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Theresa May vers un Brexit «dur»

La Première ministre britannique Theresa May doit s'exprimer ce mardi 17 janvier. La Première ministre britannique Theresa May doit s'exprimer ce mardi 17 janvier.[Isabel INFANTES / AFP]

Après six mois d’une discrétion porteuse de bien des incertitudes, la Première ministre britannique, Theresa May, doit détailler ce mardi 17 janvier ses projets pour la mise en œuvre du Brexit, dans un discours très attendu.

Responsables économiques et politiques ont donc les yeux rivés sur Londres. Celles-ci devraient s’avérer déterminantes, non seulement pour le pays et pour l’Europe, mais également pour l’équilibre économique mondial.

L’immigration au cœur du débat

Theresa May l’a promis, elle déclenchera la procédure de sortie de l’Union européenne avant la fin du mois de mars. Ce faisant, elle devrait chercher à obtenir le plus d’avantages possible pour le Royaume-Uni, y compris son maintien dans le marché unique.

Mais elle devrait aussi tout faire pour récupérer le contrôle total des frontières. «La campagne en faveur du Brexit s’est faite autour de l’Ukip, qui a beaucoup insisté sur l’immigration, donc aujourd’hui il y a un certain consensus politique sur le fait que c’est un sujet prioritaire», explique Florence Faucher, professeur à Sciences-Po.

Or, l’Union européenne a annoncé de son côté qu’elle ne transigerait pas sur l’accès au marché unique, qui restera conditionné à la libre circulation des personnes.

Dès lors, Theresa May ayant fait de l’immigration une ligne rouge, il faut s’attendre à un «Brexit dur», c’est-à-dire à une rupture complète entre le Royaume-Uni et les 27 restants. Ce qui signifierait que les Européens n’auraient plus le droit de travailler en Grande-Bretagne, de voter aux élections locales ou d’accéder au système de santé public. 

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Une hypothèse vue d’un mauvais œil par les milieux économiques. «De la City à la cueillette des fruits, de nombreux secteurs sont dépendants de la main d’œuvre européenne», souligne en effet Florence Faucher. Cette crainte d’un «Brexit dur» a d’ailleurs entraîné hier une nouvelle chute de la livre.

Un enjeu mondial

Dans les milieux d’affaires européens, l’inquiétude est réciproque. Les économies de l’Union sont imbriquées et la sortie du Royaume-Uni risque de bouleverser les marchés. Le FMI a d’ailleurs souligné hier les «possibles répercussions économiques négatives» du divorce.

Au-delà du commerce, «le Brexit pose la question de l’avenir de l’Union, et certains redoutent de voir sa destruction se profiler», explique Florence Faucher. Une perspective qui n’effraie pas le président élu des Etats-Unis, Donald Trump. «Le Brexit va finir par être une grande chose, a-t-il affirmé au Times dans un entretien publié hier, avant d’ajouter que «d’autres pays vont sortir». 

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Le milliardaire a aussi assuré qu’un nouvel accord commercial serait vite signé entre Washington et Londres, contrairement à ce qu’assurait l’an dernier Barack Obama, défenseur du «remain». 

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