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Attentat de Berlin : Merkel sous pression

La chancelière Angela Merkel va déposer une rose sur les lieux du drame, à Berlin. La chancelière Angela Merkel va déposer une rose sur les lieux du drame, à Berlin.[Maurizio Gambarini / dpa / AFP]

Trois jours après l’attentat qui a tué douze personnes à Berlin, les critiques fusent à l’encontre des autorités allemandes, rendues responsables des failles sécuritaires.

Des incriminations d’autant plus vives que l’auteur du drame restait introuvable jeudi 22 décembre, malgré la mobilisation massive des forces de l’ordre. Cible privilégiée de ces attaques, la chancelière Angela Merkel était particulièrement blâmée, essentiellement pour sa politique d’accueil des réfugiés.

Le scénario-catastrophe se réalise

Le profil d’Anis Amri, le suspect récherché par les autorités, correspond précisément aux craintes des opposants à l’ouverture migratoire. Ce Tunisien de 24 ans a en effet réussi à demeurer sur le territoire après que sa demande d’asile a été rejetée, et malgré un arrêté d’expulsion à son encontre. 

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L’individu ayant recours à différentes identités, la Tunisie a dans un premier temps refusé de le récupérer, considérant qu’il n’était pas Tunisien. Ce n’est que mercredi, quelques heures avant que l’on apprenne qu’il était recherché, que Tunis a finalement reconnu sa nationalité.

Autre couac majeur, qui rappelle les cas de fichés S ayant réussi à commettre des attentats en France, l’homme était connu de la police comme appartenant à la mouvance salafiste-jihadiste, et même soupçonné de préparer une attaque. Il était donc déjà recherché avant les faits.

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Des constats qui ont rapidement réactivé le discours anti-immigration, en premier lieu chez les sympathisants du parti populistes AfD. 

Mais à présent, explique la germaniste Hélène Miard-Delacroix, professeur à la Sorbonne, «le débat commence à monter avec la CSU, la branche bavaroise du parti chrétien démocrate», laissant craindre des difficultés à gouverner pour Angela Merkel. 

Au sein même du parti de la chancelière, la CDU, des voix contestataires se font aussi entendre. Le responsable Armin Laschet a ainsi jugé «choquantes» les informations sur «la manière dont les autorités ont travaillé». «Ce n’est pas comme ça que nous allons assurer la sécurité de l’Allemagne», a-t-il déploré.

Des scrutins-clés en perspective

Ces tensions arrivent au pire moment pour Angela Merkel, qui a annoncé récemment qu’elle conduirait son parti aux législatives de septembre, briguant ainsi un quatrième mandat. Mais avant cela, «l’Allemagne a également trois scrutins régionaux importants fin mars et mi-mai», rappelle Helène Miard-Delacroix.

«Ces rendez-vous électoraux permettront de voir la résistance ou non de l’opinion au discours d’extrême-droite, qui est nouveau en Allemagne», précise-t-elle. 

Une résistance en laquelle veut croire Angela Merkel, qui a déclaré jeudi être «très fière» de la réaction calme de la population, après avoir rappelé mardi qu’elle ne laisserait pas la lutte contre le terrorisme contrevenir aux valeurs de la démocratie.     

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