Lorsqu’il avait annoncé sa candidature en juin 2015, Donald Trump passait tout au plus pour la personnalité loufoque dont les sorties fleuries promettaient de rythmer la campagne.
Le milliardaire de 69 ans, qui n’avait jamais au cours de sa carrière exercé aucun mandat, ni concouru pour la moindre élection, était regardé par ses adversaires avec plus d’amusement que de crainte.
Et pourtant. En un an, il a éliminé un à un tous ses rivaux aux primaires républicaines, parmi lesquels des cadres respectés du parti, comme Jeb Bush, et certaines de ses figures les plus prometteuses, comme Marco Rubio.
Lors de l’investiture de Donald Trump en juillet dernier, les ténors républicains, blessés par ce désaveu au profit d’un candidat étranger au sérail, étaient donc plusieurs à manquer à l’appel. Pour beaucoup d’entre eux, envoyer l’homme d’affaires concourir pour la Maison Blanche revenait à dérouler un tapis sous les pas de sa rivale démocrate, Hillary Clinton.
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Mais là encore, c’était sans compter sur les électeurs eux-mêmes. Alors que de nombreux analystes redoutaient que le manque d’expérience de Donald Trump ne le desserve, c’est précisément sa distance vis-à-vis du monde politique traditionnel qui semble avoir joué en sa faveur.
Au cours d’une campagne axée sur une critique virulente des élites, présentées comme corrompues, et du système en place dont elles seraient les seules bénéficiaires, le milliardaire a réussi à ramener aux urnes tout un pan de la population qui s’en était désintéressée.
Le contraire d’Hillary Clinton, candidate par défaut qui n’a pas suscité d’enthousiasme. Si bien qu’en dépit des abstentionnistes remobilisés par Donald Trump, la participation totale (55,6%) a été la plus faible enregistrée aux États-Unis depuis 2000.