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Israël suspend sa coopération avec l'Unesco

Le dôme du rocher située dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, sur le mont du temple. [THOMAS COEX / AFP]

L'Unesco a adopté une résolution passant sous silence les liens historiques du Mont du Temple et du Judaïsme, une décision perçue en Israël comme «révisionniste». L'Etat hébreu a suspendu vendredi sa coopération avec l'organisation. 

La résolution a été formellement adoptée mardi 18 octobre. Dans une lettre adressée à la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova et publiée sur Twitter, le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett accuse l'Unesco d'apporter un «soutien immédiat au terrorisme islamiste», et annonce la suspension par la commission israélienne de l'Unesco de «toutes ses activités professionnelles avec l'organisation internationale».

Au total, vingt-quatre pays avaient voté en faveur de cette résolution, six ont voté contre (les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Lituanie et l'Estonie) et vingt-six se sont abstenus. Deux n'étaient pas présents lors du vote. Selon des sources internes interrogées par le quotidien israélien Haaretz, Israël est parvenu, au terme d'importants efforts diplomatiques, à convaincre l'ensemble des pays européens de ne pas voter pour, ainsi que l'Argentine, le Togo ou encore l'Inde. 

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Le texte de la résolution, proposé par la Palestine, l'Egypte, l'Algérie, le Maroc, le Liban, Oman, le Qatar et le Soudan, condamne de manière générale Israël pour sa gestion des lieux sacrés, notamment à Jérusalem. Il affirme également que Jérusalem est une ville sainte pour les trois religions monothéistes, le Judaisme, l'Islam et la Chrétienté. Mais il inclut un passage évoquant la question ultra sensible du Mont du Temple, et qui , rappelant que le site est sacré que pour les Musulmans, omet d'évoquer le fait qu'il l'est également pour les Juifs. Le site n'est ainsi qualifié que par ses noms musulmans, la mosquée d'Al-Aqsa et «Haram al-Sharif». 

Le site le plus sacré du Judaïsme

«Aucune organisation dans le monde ne peut dire qu'il n'existe aucun lien entre le peuple Juif et la terre d'Israël et Jérusalem. Une organisation qui agit ainsi ne fait que s'humilier», a réagi le président israélien Reuven Rivlin. «Dire qu'Israël n'a pas de connexion avec le Mont du Temple et le mur occidental est comme de dire que la Chine n'a pas de liens avec la Grande Muraille ou que l'Egypte n'a pas de liens avec les pyramides», a estimé pour sa part le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. 

La mosquée Al-Aqsa de Jérusalem a été construite sur le site des deux temples juifs bibliques, et constitue le site le plus sacré du judaïsme. Les musulmans le considèrent pour leur part comme le troisième site le plus saint de l’islam. Depuis qu'Israël a pris le contrôle de la zone en 1967 aux dépends de la Jordanie, les Juifs sont autorisés à se rendre sur le site, mais n'ont pas le droit d'y prier.

En avril dernier, une résolution similaire adoptée par le comité exécutif de l'Unesco avait été votée par la France, ce qui avait provoqué une crise diplomatique entre Israël et la France. François Hollande et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avaient alors évoqué la question par téléphone, le président français promettant que Paris ne soutiendrait plus de telles résolutions à l'avenir.

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