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Ce qu'il faut retenir du premier débat de la primaire de la droite

[Martin BUREAU / POOL / AFP]

Le rideau s'est levé jeudi à 21h03 sur le premier des trois débats télévisés de la primaire de la droite. Après quelques flèches décochées contre Nicolas Sarkozy, un grand oral sur les thèmes économiques et sociaux a suivi faisant osciller l'exercice entre le chaud des rivalités et le froid des chiffres.

Autour de l'ancien président Nicolas Sarkozy, placé par tirage au sort au centre de l'arc de cercle, Bruno Le Maire, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet à sa gauche, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson et François Fillon à sa droite ont pris place, prêts à en découdre sur le fond bleu roi de l'habillage du plateau.

Des flèches décochées d'entrée contre Sarkozy

Jean François Copé a d'emblée attaqué Nicolas Sarkozy en affirmant que la rupture promise en 2007, "on ne l'a pas faite". "On a gouverné ensemble pendant cinq ans", a répliqué l'ancien président de la République peu après. Bruno Le Maire a immédiatement surenchéri. "Si vous voulez que tout continue comme avant, eh bien vous avez tout sur ce plateau", a-t-il lancé déplorant que "de quinquennat en quinquennat, la France tombe toujours plus bas". Et l'ancien Premier ministre François Fillon a ajouté vouloir être "le président de l'honnêteté". "Aux Français j'ai toujours dit la vérité. j'ai dit que la France était en faillite" en 2007, a-t-il rappelé.

«Je suis prêt» assure Alain Juppé

Le favori des sondages a expliqué être "allé à la rencontre de [ses] concitoyens" et avoir "mieux compris les inquiétudes et les exaspérations. "C'est une primaire ouverte de la droite et du centre", a insisté le maire de Bordeaux, qui a enregistré le soutien de nombreux centristes cette semaine. Appel qui lui a valu une réplique immédiate de Nicolas Sarkozy, l'accusant de vouloir faire des "compromis" avec la gauche. Sur sa condamnation en 2004, il a indiqué que si les Français "estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m'éliront pas".

Sarkozy : «Je ne serai pas le Martine Aubry de droite»

"Je veux la liberté, je ne serai pas le Martine Aubry de droite", a déclaré l'ancien président de la République, à propos de l'ancienne ministre de l'Emploi qui avait instauré les 35 heures en 2000. "On va pas être des obsédés des 39 heures, chaque entreprise pourra choisir la durée hebdomadaire de son travail librement à deux conditions: la première c'est que si c'est 37 heures, c'est 37 heures payées 37, et la deuxième c'est que ça se fasse par (...) un référendum dans l'entreprise."

Pour Poisson, son camp n'a fait que ménager des pauses à des projets de gauche

L'inconnu du plateau, Jean-Frédéric Poisson, s'est fait remarquer en reprochant notamment à son camp de n'avoir fait qu'"aménager des pauses, des parenthèses dans les projets que conduisait la gauche" quand elle était au pouvoir.

Alain Juppé trébuche

Avec un temps d'une minute imparti à chacun par question, les sept postulants, qui se sont tutoyés, se sont ensuite aventurés sur des terrains bien plus techniques, sur les thèmes de fiscalité, de temps de travail ou encore de réforme des retraites. Un exercice pavé de chausse-trapes. Alain Juppé a ainsi trébuché en disant qu'il instaurerait une dégressivité de 20% sur les allocations chômage, alors qu'il prévoit en réalité 25%.

"Manipulateur" pour Fillon, Hollande accusé de "salir la fonction présidentielle" pour Sarkozy

François Hollande a été la cible de violentes attaques de candidats de la primaire de la droite jeudi, Nicolas Sarkozy l'accusant de "salir la fonction présidentielle" et François Fillant le qualifiant de "manipulateur" après la publication d'un livre-confession. Dans un livre, l'actuel locataire de l'Elysée affirme que l'ancien Premier ministre a demandé d'accélérer les procédures en cours contre Nicolas Sarkozy. "Jamais", a rétorqué M. Fillon. "Je découvre que le président de la République française non seulement est inefficace et incompétent, mais c'est en plus un manipulateur", a déclaré l'ancien Premier ministre. "Et moi, j'ai honte pour mon pays que le président de la République française se prête à des accusations aussi médiocres", a tempêté M. Fillon sous le regard souriant de M. Sarkozy.

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