Préserver la paix tout en respectant la démocratie. C’est le défi complexe auquel se trouve confronté le gouvernement colombien après le rejet par référendum, dimanche 2 octobre, de l’accord conclu avec la guérilla des Farc.
Les autorités comme les insurgés, visiblement dépassés par ce désaveu qu’ils n’avaient pas anticipé, ont rappelé, dès l’annonce des résultats, leur volonté de maintenir le cessez-le-feu. Les Farc ont également évoqué ce lundi 3 octobre la possibilité de «rectifier» l’accord, afin de le rendre plus acceptable pour la population.
“No significa que se haya perdido la batalla por la paz. Esto nos llena de más entusiasmo y nos compromete mucho más” pic.twitter.com/xncZLwv6jw
— FARC-EP (@FARC_EPueblo) 3 octobre 2016
«Nous sommes en train d’analyser dans le calme les résultats pour continuer, car cela ne signifie pas que la bataille pour la paix a été perdue», a déclaré le leader du groupe, Timoleon Jiménez, à une radio de La Havane, où se tiennent les négociations. Ban Ki-moon a d’ailleurs dépêché sur place un émissaire de l’ONU.
Le chef négociateur colombien démissionne
De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos a convoqué les différentes forces politiques du pays pour «ouvrir des espaces de dialogue et décider du chemin à suivre». «Je ne me rendrai pas et continuerai à chercher la paix», a-t-il assuré, alors qu’il avait lui-même organisé le référendum, pour donner à l’accord une plus grande légitimité.
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Acteur-clé dans l’élaboration du texte, le chef négociateur du gouvernement colombien, Humberto della Calle, à quant à lui présenté sa démission. «J'assume pleinement ma responsabilité politique», a déclaré cet avocat de formation, qui a mené les pourparlers pendant près de quatre ans. «La paix n'a pas été vaincue», a-t-il lui aussi martelé, saluant le «courage» du président.