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Les Polonaises en grève pour défendre le droit à l'avortement

Des Polonaises manifestent pour défendre le droit à l'avortement à Varsovie, le 18 juin 2016. Des Polonaises manifestent pour défendre le droit à l'avortement à Varsovie, le 18 juin 2016.[JANEK SKARZYNSKI / AFP]

Des milliers de femmes font grève ce lundi 3 octobre en Pologne pour protester contre un projet de loi visant à interdire complètement l'avortement. 

Une journée sans travail mais également sans tâches ménagères, pour investir les rues et les amphithéâtres à l'appel d'associations pro-choix. De nombreuses polonaises ont répondu présentes, considérant le texte comme une atteinte à leur libre-arbitre et à leur dignité. 

«Beaucoup de femmes et de filles dans ce pays ont compris qu'elles n'avaient pas assez de pouvoir, qu'elles n'étaient pas traitées à l'égal des hommes, qu'elles n'avaient pas le droit à une opinion», explique dans le Guardian l'une des organisatrices de la grève. «C'est l'occasion pour nous d'être vues, d'être entendues». 

Une législation déjà parmi les plus restrictives d'Europe

La loi polonaise actuelle sur l'avortement est déjà l'une des plus restrictives d'Europe. Il n'est en effet autorisé que dans trois cas: lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque le premier examen prénatal révèle une pathologie grave et irréversible chez l'embryon, et lorsque la grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste. 

Mais si le nouveau texte était adopté, l'interruption volontaire de grossesse deviendrait systématiquement illégale, y compris dans ces trois situations. Les femmes et les médecins qui le pratiqueraient seraient passibles de poursuites, et de peines allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. 

Une pétition à l'origine du projet de loi

Les détracteurs du projet de loi soulignent que même les victimes de fausses couches risqueraient d'être accusées d'avoir avorté, et que le personnel médical pourrait rapidement renoncer à certains actes de routine, de peur d'être soupçonnés d'avoir aidé les patientes à interrompre leurs grossesse. 

A lire aussi : Pologne: des milliers de personnes défilent contre l'interdiction totale de l'avortement

Bien que le texte ait reçu le soutien du gouvernement conservateur de Pologne et de l'Église catholique, ni l'un ni l'autre n'en ont pris l'initiative. Il émane en effet d'une proposition de la société civile, à la suite d'une pétition lancée par une association anti-avortement, qui a recuelli plus de 100.000 signatures. 

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