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Femmes en burkini chassées de la plage : un coup monté par la TV ?

Le reportage de la chaîne australienne Channel 7 montrant deux femmes en burkini se faisant «chasser» d'une plage de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) par des baigneurs est fortement mise en doute. [Capture YouTube / @Wing To Channel]

Le 18 septembre dernier, la chaîne de télévision australienne Channel 7 a diffusé une vidéo montrant deux femmes en burkini se faisant «chasser» d'une plage de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) par des baigneurs. Mais selon des témoignages recueillis par Nice-Matin, la scène aurait été montée de toutes pièces par l'équipe de télévision.

L'information, diffusée le 20 septembre dernier par le quotidien régional, était passée relativement inaperçue. Elle connaît pourtant ces dernières heures un regain d'intérêt. Zeynab Alshelh, une étudiante de 23 ans, ainsi que sa mère, auraient été forcées de quitter la plage de Villeneuve-Loubet, sur la Côte d'Azur, à cause de leurs tenues jugées trop provocantes.

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La jeune femme, venue accompagnée de ses parents en France pour «montrer sa solidarité avec les musulmanes françaises» en portant à la plage un burkini, ce maillot de bain intégral avec voile, est depuis accusée, comme Channel 7, d’être à l’origine d’un coup monté.

L'histoire, reprise par tous les médias, est en effet contredite par divers témoignages recueillis par Nice-Matin. Une mère de famille présente ce jour-là explique notamment que les caméras étaient installées avant même l'arrivée des baigneuses, accompagnées de Ghayath Alshelh, le père de famille.

Un coup de fil, deux versions

«Nous étions installés sur la plage avec mes enfants, quand nous avons vu la caméra débarquer à quelques mètres de nous», explique-t-elle. «Ce n'est qu'après qu'un homme et deux femmes en burkini sont arrivés. Ils ont marché quelques minutes le long de la plage, puis sont venus s'installer juste devant l'équipe télé».

La suite de la vidéo (visible ci-dessous) montre un homme en train de téléphoner. «Oui, c'est mon oncle. Il appelait la police. Pas pour les faire intervenir pour chasser ces personnes, mais pour demander comment on pouvait faire pour empêcher la caméra de nous filmer, surtout nos enfants». Et d'ajouter : «A aucun moment, des gens sont venus demander aux femmes en burkini de quitter la plage».

Une journaliste reconnue renforce la thèse du reportage bidouillé

L'hypothèse du coup monté a également été défendue par une journaliste de presse écrite australienne, Emma-Kate Symons, travaillant pour l’un des quotidiens les plus influents du pays, The Australian.

Elle a écrit un article virulent titré : «Channel 7 et sa famille burkini doivent des excuses à la France». C'est d'ailleurs elle qui donne une nouvelle dimension à ce qui n'aurait pû être qu'un simple fait divers. Dans une série de tweets mis en ligne ce dimanche, elle demande ainsi à la chaîne de publier une nouvelle histoire.

Par ailleurs, toujours selon The Australian cité par Marianne, le quotidien qualifie le reportage de la deuxième chaîne du pays de «pratique journalistique contraire à l'éthique», et précise que Ghayath Alshelh, le père des baigneuses, est le patron de l'Islamic charity projects association à Sydney, une association qui défend les thèses de l'islam radical.

 

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