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États-Unis : le retour du malaise racial

Des manifestants brandissent des pancartes «La vie des noires compte» à Charlotte (Caroline du Nord), le 21 septembre 2016. Des manifestants brandissent des pancartes «La vie des noires compte» à Charlotte (Caroline du Nord), le 21 septembre 2016. [Sean Rayford / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Les États-Unis sont confrontés depuis quelqes jours à une nouvelle vague de violences raciales, après la mort d’un Noir abattu par un policier à Charlotte, en Caroline du Nord.

Les tensions sont montées d’un cran dans la nuit du mercredi au jeudi 22 septembre, lorsqu’un manifestant noir blessé par balle a été hospitalisé dans un état critique. L’état d’urgence a été déclaré dans la foulée dans cet État de la côte Est américaine, qui apparaît aujourd’hui comme le miroir grossissant d’un pays poussé à bout par le racisme. 

Une indignation qui s’étend

Les événements de Charlotte interviennent dans un contexte de malaise persistant. La justice avait en effet ouvert en début de semaine une enquête sur la mort d’un autre homme Noir en Oklahoma, abattu par une policière blanche. L’homme n’était pas armé. Une bavure qui en rappelle d’autres : New-York, Baltimore, Ferguson... Depuis le meurtre, en 2012 en Floride, du jeune Trayvon Martin, qui avait déclenché une vague d’indignation sans précédent, les cas se sont multipliés. 

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Une situation intolérable pour une part grandissante de la population. Le mouvement «Black Lives Matter» (la vie des Noirs compte), issu de la société civile, a pris une ampleur inattendue.

Au-delà du succès du slogan dans les manifestations et sur les réseaux sociaux, il a également été repris par des célébrités. La star de la chanson Beyoncé a ainsi mis en scène des violences policières à l’encontre d’Afro-Américains dans son clip «Formation», vus près de 24 millions de fois sur Youtube. De nombreux sportifs se sont également emparés du sujet, à l’instar du basketteur Stephen Curry, lui-même originaire de Charlotte. 

«Nous méritons mieux que cela», a-t-il tweeté  après le drame. La star du football américain Richard Sherman a de son côté récemment refusé de répondre aux questions traditionnelles d’une conférence de presse, pour parler du problème des violences policières à l’encontre des Noirs. Plus généralement, le monde du show-business s'insurge de plus en plus contre la faible représentation des Afro-Américains, comme lors de la dernière cérémonie des Oscars, où aucun acteur noir n'était nominé. 

Un défi pour le prochain président

En pleine campagne électorale, les événements de Charlotte et de l’Oklahoma se sont invités dans les débats. Alors que la démocrate Hillary Clinton s’est concentrée sur les bavures policières, un phénomène «insupportable» qui «doit devenir intolérable» selon elle, Donald Trump a condamné les violences en général, y compris celles commises par les manifestants, appelant à «faire à nouveau de l’Amérique un pays sûr». 

Quelle que soit l’issue du scrutin, le nouveau président devra de toute façon prendre cette question raciale à bras le corps, après deux mandats de Barack Obama jugés décevants sur ce plan par de nombreux observateurs. Car au-delà du symbole qu’a représenté son élection, il n’a en effet pas entrepris grand-chose pour garantir une réelle égalité.

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