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La Suisse oblige les écoliers musulmans à serrer la main des profs femmes

Serrer la main des professeurs est une tradition en Suisse. [FABRICE COFFRINI / AFP ]

C'est une décision qui fera jurisprudence. Le canton de Bâle, en Suisse, a rejeté l'appel d'un lycéen musulman qui refusait de serrer la main de ses professeurs femmes pour des raisons religieuses. 

L'adolescent et son frère avaient été à l'origine d'une polémique nationale il y a quelques mois lorsqu'ils avaient refusé de toucher la main des femmes chargées de leur éducation, expliquant que la religion musulmane interdit tout contact physique avec un membre du sexe opposé n'appartenant pas à leur famille. Dans un premier temps, le lycée situé dans la ville de Therwil avait tenté d'établir un compromis en décidant de ne pas obliger les élèves à serrer la main de leurs professeurs, et ce quelle que soit la religion des élèves et le sexe de leurs enseignants. 

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Des mesures disciplinaires contre l'élève musulman

Mais, relayée par les médias, l'affaire avait provoqué un scandale national, le fait de serrer la main des professeurs étant un usage largement répandu dans les établissements scolaires en Suisse. Le canton était alors intervenu pour obliger les deux frères à serrer la main de leurs professeurs de sexe féminin, sous peine de mesures disciplinaires allant d'un avertissement oral à la convocation des parents, voire d'une amende pour les parents pouvant de 5.000 Francs suisses (4.700 euros). 

Comme l'a rapporté le journal local Blick, le plus âgé des deux frères a entre temps quitté le système scolaire, mais son petit frère, aujourd'hui âgé de 15 ans, a repris les cours à la rentrée sans changer de comportement. Le lycée a donc pris des mesures disciplinaires, que ses parents ont contestées la semaine dernière. Lundi dernier, le canton a donc confirmé les mesures disciplinaires à l'encontre de l'élève, justifiant sa décision par le fait que «serrer la main des professeurs est un usage profondément ancré dans la société et la culture» suisses. 

Afin de mettre un terme à la polémique, le canton a fait savoir qu'il envisageait de proposer une loi obligeant les établissements scolaires à signaler tout cas similaire au bureau de l'immigration suisse. Quant à la famille de l'élève musulman au coeur de la polémique, elle a vu sa demande de citoyenneté suisse suspendue.  

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