Une Italienne de 31 ans s’est pendue après de nombreux mois à tenter de faire supprimer d’Internet une sextape la mettant en scène.
C’est ce mardi 13 septembre que Tiziana Cantone a été retrouvée pendue au domicile de sa tante, à côté de Naples. Elle avait envoyé elle-même la sextape à l'origine du drame à des amis, dont son ancien petit ami, pour attiser sa jalousie ou se venger de lui.
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Un million de vues
Finalement, la vidéo a circulé plus que prévu, avec le nom de la jeune femme associé. Au final, elle a récolté près d’un million de vues. Tiziana Cantone subissait depuis cette époque de nombreuses humiliations. Une phrase, qu’elle prononçait dans la vidéo («tu filmes ? Bravo») est même devenue un gimmick tellement populaire qu’il a été imprimé sur des tee-shirts.
Les conséquences de ces fuites sur la vie de Tiziana Cantone ont été dramatiques : la jeune femme a dû quitter son travail, déménager et même tenter de changer de nom, en vain. Au terme de tractations judiciaires sans fin et au prix de 20.000 euros de frais de justice, elle avait obtenu que certains moteurs de recherche, notamment Facebook, retirent la vidéo.
La remise en question des médias italiens
Son suicide a eu des conséquences sur la vie médiatique italienne, nombre de journaux s’interrogeant sur leur responsabilité et les raisons pour lesquelles cette vidéo est toujours visible sur Internet. Le quotidien napolitain Il Mattino s’interroge pas exemple aujourd’hui sur cette affaire, se demandant «pourquoi peut-on encore rire et plaisanter sur cette jeune fille qui a mis fin à ses jours à cause des humiliations qu’elle a subi ?». Le Corriere della Serra estime que «le web, avec sa férocité, l’a massacré».
Non c'è Tribunale o sentenza che tenga. Nessun diritto all'oblio, nessuna legge. Nel far west di internet.
(y)... https://t.co/ad4wFetWJv
— Il Mattino (@mattinodinapoli) 16 septembre 2016
Peter Gomez, d’Il Fatto Quotidiano, va plus loin : «Même face à des histoires déjà publiées par les autres ou déjà connues de millions de personnes par l'intermédiaire des réseaux sociaux, notre journal en ligne doit réfléchir dix minutes de plus avant de les raconter ou de les commenter». Une prise de conscience un peu tardive.