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1,2 milliard d'euros d'armes passent de l'Europe de l'est vers le Moyen-Orient

Les armes passeraient notamment par l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie et la Turquie avant de finir en Syrie et au Yémen. [BULENT KILIC / AFP]

Des quantités astronomiques d'armes de guerre partent de pays de l'Europe centrale et de l'est vers des zones de conflit du Moyen-Orient. Les échanges sont évalués à 1,2 milliard d'euros, selon une enquête.

Les investigations ont été menées par le réseau d'enquête balkanique BIRN («Balkan Investigative Reporting Network») et le consortium média est-européen OCCRP («Organized Crime and Corruption Reporting Project»). Selon cette étude très complète, plusieurs pays auraient vendu des armes qui ont finalement échoué en Syrie, où la guerre civile fait rage depuis 2011 (et dont le bilan approche les 500.000 morts), ou au Yémen, elle aussi en proie à la guerre civile depuis 2014.

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Les armes et munitions auraient été vendues notamment par la Bosnie, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, le Monténégro, la Slovaquie, la Serbie et la Roumanie. Elles étaient initialement destinées à l'Arabie Saoudite, à la Jordanie, aux Emirats Arabes Unis ou encore à la Turquie. Or ces pays sont des marchés-clés pour la Syrie et le Yémen, qui peuvent ainsi se procurer des fusils d'assaut de type AK-47 (kalachnikov), des mortiers, des lance-roquettes et des armes antichar. Pis, ce matériel de guerre peut aussi tomber dans les mains de groupes terroristes, comme Daesh, Al-Qaïda ou Ansar al-Sham, groupe islamiste rebelle syrien.

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Selon Patrick Wilcken, chargé des recherches sur le contrôle des armes au sein d'Amnesty International et cité par «The Guardian», plusieurs élément pointent «vers le détournement systématique des armes à des groupes armés accusés d'avoir commis de graves violations des droits humains». Il a ajouté que «si tel est le cas, ces transferts sont illégaux en vertu du droit international et doivent cesser immédiatement».

L'hypocrise pourrait d'ailleurs être de mise, puisque l'Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et la Turquie utiliseraient principalement, selon l'expert Jeremy Binnie, des armes occidentales – américaines et ouest-européennes – pour leurs armées, plutôt que les équivalents russes, encore très présents dans les pays de l'ex-Union soviétique. Selon lui (toujours dans «The Guardian»), les armes vendues par les gouvernements de l'Europe centrale et de l'est seraient donc essentiellement destinées à des alliés des acquéreurs qui se trouvent dans les zones de conflit armé.

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