En direct
A suivre

Attentats d'Istanbul : l'ombre de Daesh

Au lendemain de l'attentat de mardi soir, aucune information n'a été fournie sur les kamikazes dont le gouverneur d'Istanbul avait indiqué dans la nuit qu'ils étaient trois.[OZAN KOSE / AFP]

La Turquie montrait du doigt Daesh mercredi après que des kamikazes ont ouvert le feu dans l'aéroport international Atatürk d'Istanbul avant de se faire sauter, tuant 41 personnes dont 13 étrangers, dans un triple attentat-suicide capturé sur des vidéos saisissantes.

Ces attaques coordonnées sont les plus meurtrières dans la première grande métropole de Turquie, déjà visée trois fois cette année par des jihadistes ou des Kurdes, et surviennent avant une période de vacances. Une journée de deuil national a été décrétée ce mercredi.

A lire aussi : Istanbul : le policier qui a tiré sur un kamikaze devient un héros

Au lendemain de l'attentat de mardi soir, aucune information n'a été fournie sur les kamikazes dont le gouverneur d'Istanbul avait indiqué dans la nuit qu'ils étaient trois. Le gouvernorat a annoncé que 13 ressortissants étrangers figuraient parmi les 41 morts et que 130 blessés étaient toujours hospitalisés. Parmi les 13 étrangers tués, figurent plusieurs Saoudiens, deux Irakiens, un Tunisien, un Ouzbek, un Chinois, un Iranien, un Ukrainien et un Jordanien, selon un responsable turc. Venu d'Ankara dans la nuit, le Premier ministre Binali Yildirim avait estimé que «les indices point(ai)ent Daesh», face auquel la Turquie, initialement accusé de bienveillance, a dû changer de pied, adoptant une approche plus musclée.

L'attentat n'a toujours pas été revendiqué

L'attentat n'a toujours pas été revendiqué. Daesh n'a jusqu'ici jamais revendiqué les attaques que Ankara lui a attribuées sur le sol turc. Il s'agit d'une attaque «touchant la Turquie en son cœur», a estimé Soner Cagaptay, analyste pour la Turquie au Washington Institute, ajoutant que si «Daesh était effectivement derrière cet attentat, cela serait une déclaration de guerre» et «la vengeance de la Turquie s'abattra sur Daesh».

A lire aussi : Attentat d’Istanbul : le gouvernement turc bloque les réseaux sociaux

Mardi soir vers 22h, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux. Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. Le mode opératoire rappelle les attentats jihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre 2015 (130 morts) et Bruxelles (32 morts dans le métro et à l'aéroport) en mars dernier. L'aéroport de Bruxelles a tweeté ses condoléances: «Nos pensées aux victimes de l'attaque de @istanbulairport».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la communauté internationale à une «lutte commune» contre le terrorisme. «Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs», a dit le chef de l'Etat. La présidence a indiqué que le président Barack Obama avait téléphoné à son homologue turc pour «condamner fermement les attentats d'Istanbul»

Enorme boule de feu

Le président français François Hollande a condamné un «acte abominable» tout en appelant à un renforcement de la coopération internationale antiterrorisme, et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi «condamné l'attaque terroriste» et réclamé une coopération internationale accrue. Des photos et vidéos choc diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal des vols internationaux et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers hurlant dans des couloirs. Sur l'une des vidéos choc, l'un des kamikazes apparaît au sol, blessé par un tir de policier, se tordant avant de déclencher sa ceinture d'explosifs. Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d'abord été entendues.

Rebelles kurdes ou jihadistes

Tous les vols ont été suspendus quelques heures au départ d'Atatürk, le plus grand de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre et une partie des dégâts ont été réparés très rapidement. Mercredi, l'enregistrement des passagers n'était quasiment pas perturbé.

Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats qui ont fait quelque 200 morts et créé un climat de forte insécurité. Istanbul avait déjà été visée en janvier (12 touristes allemands tués, attaque imputée à Daesh), en mars (4 touristes tués -- trois Israéliens et un Iranien -- attribuée aussi à Daesh) et début juin (11 morts dont six policiers, attentat revendiqué par les combattants kurdes). Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques, provoquant une chute immédiate du tourisme, ou les forces de sécurité turques.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités