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Brexit : l'Europe en quête d'union à Bruxelles

David Cameron a rencontré ses homologues européens, notamment François Hollande, le 28 juin. David Cameron et François Hollande, le premier jour du sommet européen à Bruxelles.[STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Pour la première fois depuis l’adhésion de la Croatie à l’UE en 2013, les chefs d’États et de gouvernements se réuniront ce mercredi 29 juin à 27, et non à 28, en l’absence du Royaume-Uni.

Présent à Bruxelles mardi, David Cameron a officiellement annoncé les résultats du référendum à ses homologues, qui doivent désormais s’entendre sur les modalités du divorce, mais aussi sur la suite de la construction européenne.

Les 27 divisés

Soucieux d’éviter que le Brexit ne donne des idées à d’autres États, Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi, réunis lundi à Berlin, se sont empressés d’annoncer un «nouvel élan» pour l’Union, espérant ainsi en renforcer l’attrait. Au programme, une intégration renforcée, notamment en matière de défense.

«Contre toute attente, Français et Allemands ont tenu assez rapidement un discours commun», note Yves Doutriaux, professeur associé à l’université Paris I.

Mais leurs propositions sont aux antipodes de celles d’une dizaine de pays réunis le même jour à Varsovie (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Autriche...). Pour eux, l’urgence est de réformer les traités et de donner plus de pouvoir aux États, au détriment de la Commission, pour ensuite organiser un second référendum pour proposer aux Britanniques de réintégrer cette nouvelle Europe.

«On ne peut s’attendre à une position commune des 27 tout de suite», reconnaît Yves Doutriaux, «et quelle que soit la direction choisie, réformer les traités prendra des années». D’ici là, la France et le Parlement européen pressent Londres de déposer sa demande de sortie.

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De son côté, Angela Merkel temporise, rappelant que «c’est au Royaume-Uni de faire le premier pas et ce n’est qu’après que la négociation commencera». Une patience salutaire pour les Britanniques, qui ne comptent pas déclencher la procédure avant la nomination d’un nouveau Premier ministre, le 9 septembre.

Londres dans la tourmente

De fait, Londres serait pour l’heure bien incapable de négocier quoi que ce soit. David Cameron, qui défendait le maintien dans l’Union, a annoncé qu’il quitterait son poste à l’automne. Dans l’intervalle, il refuse de s’occuper d’un Brexit qu’il n’a pas souhaité.

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Sa succession est pourtant loin d’être assurée. Boris Johnson, le leader des conservateurs pro-Brexit, s’est montré étonnamment discret à l’annonce des résultats, et une candidature de la ministre de l’Intérieur Theresa May est évoquée.

Quant à l’opposition travailliste, elle n’est guère plus avancée. Plusieurs responsables du parti ont démissionné en signe de mécontentement à l’égard de leur patron Jeremy Corbyn, accusé d’avoir mené une campagne anti-Brexit trop faible. Seuls les ultra-nationalistes du Ukip semblent tirer leur épingle du jeu. Leur leader Nigel Farage était d’ailleurs à son poste, hier... sur les bancs du Parlement européen.  

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