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Daesh en perte de vitesse

L'armée irakienne a libéré Fallouja au terme d'une offensive d'un mois. [MOADH AL-DULAIMI / AFP]

Le groupe Daesh multiplie les revers militaires et ne gagne plus de terrain depuis plusieurs mois, gardant néanmoins une influence internationale.

Drapeaux irakiens hissés haut, selfies de soldats... Les scènes de joie aperçues dimanche à Fallouja étaient attendues depuis des années. Il faut dire que cette ville, située à 50 km de la capitale Bagdad, est un véritable symbole. Première cité d’Irak à tomber aux mains de Daesh en janvier 2014, elle était devenue un des bastions du groupe terroriste dans le pays. Sa reprise, après un peu plus d’un mois d’offensive des forces militaires, illustre la perte de vitesse des jihadistes au Moyen-Orient.

De la conquête à la défaite

Au cours des derniers mois, Daesh a perdu une grande partie du territoire qui formait son califat, à cheval sur l’Irak et la Syrie. C’est dans le premier pays que son recul est le plus impressionnant. Si, au début du mois, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé ce constat sans donner de chiffres concrets, selon le porte-parole du département américain de la Défense Peter Cook, le groupe jihadiste aurait perdu «environ 45 %» du territoire qu’il avait conquis en Irak. Le résultat d’une offensive orchestrée sur deux fronts. Un dans le sud, mené par les forces gouvernementales appuyées par les occidentaux. L’autre à l’est, à l’initiative des Kurdes. «D’ici à la fin de l’année, la libération totale de l’Irak est à la portée des autorités», estime Karim Pakzad, chercheur à l’Iris.

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Dans la Syrie voisine, Daesh fait preuve de plus de résistance mais aurait toutefois perdu «entre 16 et 20 %» de son territoire, selon le Pentagone. Devant faire face à une puissante alliance arabo-kurde, soutenue par les Etats-Unis, les jihadistes voient leur bastion de Raqqa de plus en plus menacé. Enfin, la situation se complique également en Libye, où le groupe terroriste est acculé sur une zone de 5 km2 dans son bastion de Syrte. Ce recul, conjugué à une plus grande vigilance des pays occidentaux depuis les attentats du 13 novembre, provoque en outre une baisse des «recrutements» de jihadistes. Ceux-ci auraient été divisés par dix sur un an.

Un lourd bilan humanitaire

Sur le reculoir militairement, Daesh continue toutefois de multiplier les actions violentes loin de ses bases. On l’a vu de manière directe avec trois attentats qui ont fait plus de cent morts le mois dernier à Bagdad. Et de façon plus indirecte à travers la tuerie d’Orlando ou le double meurtre de Magnanville, deux actes isolés revendiqués par le groupe jihadiste. «Depuis deux ans, Daesh a étendu son influence dans le monde, explique Karim Pakzad, et la défaite de Fallouja peut provoquer des envies de vengeance.»

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L’autre effet néfaste de cette avancée militaire réside dans la situation humanitaire des pays touchés. Ravagé par des années de guerre, l’Irak a vu plus de 3 millions de ses habitants quitter leur foyer, dont pas moins de 85 000 lors de la seule offensive lancée sur Fallouja le mois dernier. 

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