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Le Venezuela frappé par une inquiétante crise alimentaire

Des habitants de Caracas, au Venezuela, font la queue devant un supermarché alors que le pays est en proie à une crise alimentaire Des habitants de Caracas, au Venezuela, font la queue devant un supermarché alors que le pays est en proie à une crise alimentaire[Federico Parra / AFP]

L’inflation des prix et la pénurie des produits alimentaires au Venezuela obligent les quelque 30 millions d’habitants à changer leur régime alimentaire. Les nutritionnistes craignent des effets à long terme sur la santé.

Les aliments de bases sont difficiles à trouver et sont vendus à des prix inabordables. A tel point que les quelque 30 000 Vénézuéliens ont été forcés à changer de régime alimentaire. Ils mangent ce qu’ils peuvent et ce qu’ils trouvent n’est pas forcément bon pour leur santé.

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Un homme de 55 ans raconte, par exemple, qu’il avait l’habitude de s’acheter quelques morceaux de steaks chez le boucher et qu'il achetait également une langue de bœuf, connue sous le nom de «bofe», qu’il hachait avant de la donner à son chien. «Désormais, le bofe c’est ce que je mange lorsque je peux m’en offrir», confie-t-il au quotidien britannique The Guardian.

Risques à long terme

Le lait, la viande et les haricots constituent les principales sources de protéines dans l’alimentation au Venezuela. Ces produits sont désormais quasiment introuvables ou alors ils sont vendus à des prix exorbitants. Les scènes de files d'attente devant les magasins se sont multipliées ces derniers mois. Pour se remplir l’estomac, beaucoup font le plein de glucides avec des pates, du riz et un gâteau traditionnel de semoule de maïs.

Les nutritionnistes craignent des risques à long terme en raison de la mauvaise alimentation. «Ces aliments vont remplissent l’estomac et vous font prendre du poids mais il n’y aucun apport nutritif», estime le nutritionniste Hector Cruces.

Pour ce dernier, les futures générations de Vénézuéliens seront plus petites et plus obèses. «Le manque de calcium va  freiner leur croissance et l’excès de glucide va les faire grossir», dit-il.

Les séniors et les enfants sont les plus touchés

Une récente étude a révélé que 12% des sondés mangeaient moins de trois repas par jour. «Ceux qui font trois repas par jour ont observé une détérioration dans la qualité de leur alimentation», déclare Marianella Herrera-Cuenca, membre d’une ONG promouvant une alimantation saine.

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Les séniors et les enfants sont les plus durement touchés par la crise. Selon l’ONG dont fait partie Marianella Herrera-Cuenca, sur un échantillon de 4.000 écoliers, 30% souffrent de malnutrition. Autre conséquence : l’absentéisme est en hausse.

Agriculture urbaine

Pays exportateur de pétrole, le Venezuela est frappé de plein fouet par la chute des cours de l’or noir. Il importe également une grande majorité de matières premières et d'aliments mais la crise a fortement amputé ces importations.

Le président Nicolas Maduro, lui, a demandé aux Vénézuéliens de faire pousser leur propre nourriture et d’élever des poulets dans leur maison. Il a également créé un ministère de l’agriculture urbaine. Plus de 80% des Vénézuéliens habitent en ville.

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