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Philippines : le favori de la présidentielle insulte le pape et promet de tuer des milliers de criminels

Des électeurs font la queue pour voter dans le quartier de Quezon City dans la banlieue de Manille le 9 mai 2016 [TED ALJIBE / AFP] Le controversé Rodrigo Duterte est crédité de de 11 points d'avance sur ses rivaux. [TED ALJIBE / AFP]

Les Philippins votaient lundi pour désigner entre autres le successeur du président Benigno Aquino, le populiste Rodrigo Duterte faisant figure de favori après une campagne outrancière au cours de laquelle il a promis de tuer des milliers de criminels.

Maire de la grande ville de Davao (sud), il s'est contre toute attente imposé dans les sondages en parvenant à séduire avec un langage cru et des solutions expéditives à deux des fléaux de la société philippine : la criminalité et la pauvreté.

Une nouvelle phase de dictature ? 

Trois décennies après la révolution qui avait chassé Ferdinand Marcos, les détracteurs de Rodrigo Duterte ont mis en garde contre le risque que son élection n'augure une nouvelle phase de dictature et de turbulences pour les Philippines. Mais à l'heure où la forte croissance de l'économie de l'archipel ne se traduit par aucune amélioration notoire du niveau de vie de la majorité, l'avocat de 71 ans semble avoir tapé juste en dénonçant les échecs des élites.

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Lundi, les bureaux de vote qui ont ouvert à 6h et devaient fermer à 10h, la Commission électorale ayant décidé de repousser d'une heure la fin du scrutin. Plusieurs scrutins locaux et nationaux se tiennent en même temps, avec plus de 18.000 mandats électifs à pourvoir lors d'une journée qui est le point d'orgue d'une séquence politique qui, cette année encore, a été émaillée de violences.

Quinze personnes ont péri dans depuis le début de la campagne, selon la police. Dix autres ont été tuées lundi en divers points de l'archipel. Mais les autorités ont jugé que ces violences n'avaient aucun impact sur les scrutins.

Insultes envers le pape

Rodrigo Duterte, lui, a promis de tuer des dizaines de milliers de criminels ou encore de se passer d'un Congrès qui n'obéirait pas. Dans un pays dont 80% des habitants sont des catholiques fervents, il s'est permis de qualifier le pape de "fils de p***" pour avoir provoqué des embouteillages lors d'une visite dans l'archipel.

"J'ai besoin de votre aide pour empêcher le retour de la terreur dans notre pays", a encore déclaré samedi à Manille en référence à Rodrigo Duterte le président Benigno Aquino, dont la mère fut une figure de proue de la révolution de 1986.

De l'autre côté de la capitale, le maire de Davao détaillait devant des dizaines de milliers de partisans conquis son plan pour éradiquer en six mois la criminalité.

Accusé d'avoir organisé des escadrons de la mort

"Oubliez les lois sur les droits de l'Homme!", a lancé lors de son ultime meeting celui qui est accusé d'avoir organisé à Davao des escadrons de la mort responsables de la mort de plus de mille personnes. "Si je suis élu président, je ferai exactement ce que j'ai fait en tant que maire. Vous, les dealers, les braqueurs et les vauriens, vous feriez mieux de partir. Parce que je vais vous tuer."

Le dernier sondage créditait Rodrigo Duterte de 11 points d'avance sur ses rivaux.

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