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Les décès liés à un excès de travail en augmentation au Japon

Les femmes sont particulièrement concernées par le phénomène du Karoshi. [TORU YAMANAKA / AFP]

Le nombre de demandes de compensation liées à des dècès causés par un excès de travail sont en forte augmentation au Japon. Entre mars 2014 et mars 2015, 1.456 demandes ont ainsi été enregistrées, selon les données fournies par le ministère du Travail. 

Ce phénomène du travail excessif causant la mort est tellement fréquent au Japon qu'il a un nom, «Karoshi». Les autorités en distinguent deux types, la mort liée à une maladie cardiovasculaire causée par un excès de travail et le suicide causé par un stress trop important lié au travail. Et leur qualification obéit à des critères précis. Pour les décès liés à une maladie cardiovasculaire, il faut que l'employé ait travaillé 100 heures supplémentaires le mois précédent ou plus de 80 heures au cours de deux ou trois mois lors des six mois précédents. Et un «karoshi» par suicide est considéré comme tel s'il est lié a un excès de travail de 160 heures au moins le mois précédent, ou plus de 100 heures lors de trois mois consécutifs.    

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Les emplois non-réguliers en cause

Le Karoshi est plus fréquent dans certains secteurs, comme la santé, les services sociaux, la construction ou encore le transport maritime. Et selon le conseil national des victime de Karoshi, le nombre réel de cas serait dix fois plus élevé que ce qu'indiquent les chiffres officiels. Les victimes seraient de plus en plus souvent des femmes - environ 20% - et en majorité des hommes d'âge moyen travaillant dans des bureaux. 

L'augmentation du phénomène coincide avec la part croissante de contrats non-réguliers (38% contre 20% en 1990), souvent des femmes (68%) ou des jeunes. Les méthodes des employeurs sont régulièrement pointées du doigt, ces derniers proposant des emplois avec des horaires réguliers, avant de proposer au nouvel employé des horaires plus importants qu'annoncés, souvent le soir ou les week-ends, sans compensation financière. Et les femmes et les jeunes craignent la plupart du temps de refuser les conditions qui leur sont proposées, de peur de nuir à leur carrière. 

 

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