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La peur face au nucléaire

La Corée du Nord a annoncé avoir réalisé un essai de bombe à hydrogène. [KCNA / KCNA VIA KNS / AFP]

Quarante nations sont réunies pour deux jours afin de faire un point sur les menaces existantes et sur les moyens de les combattre ensemble. 

François Hollande, Xi Jinping, Recep Tayyip Erdogan… Les ­représentants de quarante pays sont attendus aujourd’hui à Washington pour un sommet de deux jours consacré à la sécurité nucléaire. Un rendez-vous lancé en avril 2010 par Barack Obama, qui considérait à l’époque que le risque d’une «attaque nucléaire» représentait «la menace la plus immédiate et la plus extrême pour la sécurité mondiale». Six ans plus tard, les craintes sont toujours présentes, et ont même pris des formes multiples.

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Avec ses homologues chinois et sud-coréens, le président américain devrait aborder le cas particulier de leur voisin nord-coréen. ­Depuis le début de l’année, les traditionnelles provocations de Pyongyang ont pris un tournant bien plus inquiétant. Début janvier, le régime a annoncé avoir procédé à un essai nucléaire ainsi qu’à un tir de fusée. Quelques jours plus tard, le leader Kim Jong-un s’était dit prêt à «utiliser à chaque instant [son] arsenal nucléaire» pour «annihiler l’ennemi avec leur regain de fureur».

Le week-end dernier, les menaces ont pris la forme d’une vidéo montrant une atta­que nucléaire sur Washington, mise en ligne par le régime. Et si les spécialistes doutent des réelles capacités du Nord à maîtriser complètement la technologie des missiles, chacune de ses déclarations est prise au sérieux.

Mais le danger nucléaire n’est pas le seul apanage des nations. Les experts estiment que des groupes terroristes comme Daesh font tout pour se procurer des matériaux nucléaires. «Ils pourraient mettre la main sur des matières radioactives, pas de qualité militaire, mais suffisantes pour confectionner une ‘bombe sale’, capable de répandre une radioactivité importante», estime François Géré, président de l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS). Selon certains médias, c’est ce que projetait de faire la cellule de Daesh, responsable des attaques de Bruxelles. Des attaques (réelles ou informatiques) ciblant directement les centrales nucléaires seraient également envisagées par le groupe jihadiste.

A lire aussi : Une vidéo de Daesh fait craindre une attaque terroriste nucléaire

Depuis le premier sommet en 2010, quatorze nations se sont débarrassées de leurs stocks de matériaux fissiles afin d’éviter qu’ils ne tombent dans de mauvaises mains, et d’autres pays ont accéléré leurs efforts pour s’en séparer. «Les protections des centrales et des matières ont également été renforcées», assure François Géré.

L’année dernière, France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Russie et Etats-Unis sont en outre parvenus à un accord avec l’Iran afin de contrôler rigoureusement son programme nucléaire. Autant d’efforts qui doivent être redoublés à l’occasion du sommet qui s’ouvre aujourd’hui. 

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