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El Bakraoui, Abdeslam, Kouachi, Tsarnaev… Les fratries de l’islam radical

Les frères El Bakraoui ont été identifiés comme étant les auteurs des attentats de Bruxelles.[Interpol/AFP]

Au lendemain des attentats de Bruxelles, qui ont fait 31 morts et 270 blessés, les enquêteurs ont identifié les frères belges Ibrahim et Khalid El Bakraoui comme étant les auteurs des attaques. Ce n’est pas la première fois que des membres d’une même famille sont responsables d’attentats. Retour sur ces fratries de l’islam radical.

Les frères El Bakraoui – Attentats de Bruxelles

Ibrahim El Bakraoui, âgé de 29 ans et Khalid El Bakraoui, âgé de 27 ans, ont été formellement identifiés par leurs empreintes comme étant les kamikazes des attentats : le premier à l’aéroport de Bruxelles et le second dans une rame du métro à la station Maelbeek. Ils sont également soupçonnés de liens avec les terroristes des attentats de Paris et Saint-Denis.

Un «testament» rédigé par l’aîné a également été retrouvé par les enquêteurs dans une poubelle de la commune bruxelloise de Schaerbeek. S’il n’y fait pas allusion à Daesh, qui a revendiqué les attentats, il évoque néanmoins Salah Abdeslam, le suspect-clé des attentats du 13 novembre arrêté vendredi dernier. Khalid El Bakraoui est d’ailleurs soupçonné d’avoir loué, sous une fausse identité, l’appartement de Forest où Salah Abdeslam s’était réfugié un temps. Il aurait également loué un appartement à Charleroi, d’où étaient partis certains membres des commandos terroristes du 13 novembre.

Les deux frères étaient déjà connus de la justice mais pas pour des affaires de terrorisme. En octobre 2010, Ibrahim avait été condamné à neuf ans de prison pour avoir tiré sur des policiers à la kalachnikov après un braquage et Khalid avait été condamné en février 2011 à cinq ans de prison pour des vols de voitures avec violence.

Les frères Abdeslam – Attentats de Paris

Le vendredi 13 novembre, parmi les terroristes qui sèment la mort à Saint-Denis et dans Paris, figurent deux frères : Brahim et Salah Abdeslam. Le premier, âgé de 31 ans, est le kamikaze qui s’est fait exploser Boulevard Voltaire. Salah Abdeslam, 26 ans, est quant à lui le seul terroriste des attentats de Paris encore vivant à ce jour. Après une cavale de quatre mois, il a finalement été arrêté le 18 mars à Molenbeek, sa ville d’origine.

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Avant les attentats, les deux frères étaient déjà soupçonnés par les autorités belges. Notamment depuis l’arrestation en janvier 2015 de Brahim, qui avait été intercepté en Turquie alors qu’il tentait de rejoindre la Syrie. Les deux frères figuraient d’ailleurs sur une liste de personnes «radicalisées» transmises par les renseignements belges à la commune de Molenbeek.

Les frères Kouachi – Attentat de Charlie Hebdo

Le 7 janvier 2015, Chérif et Saïd Kouachi pénètrent dans les locaux de Charlie Hebdo lourdement armés et tuent 11 personnes. Au cours de leur fuite, ils tuent une douzième personnes : un policier. Les deux frères, qui se réclament d’Al-Qaida au Yémen seront abattus lors de l’assaut d’une imprimerie de Dammartin-en-Goële où ils s’étaient retranchés.

Chérif et Saïd Kouachi étaient bien connus des services de lutte antiterroriste. Ils figuraient d’ailleurs sur la liste noire américaine. Cherif Kouachi avait été condamné en 2008 à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis dans l’affaire de la «filière des Buttes-Chaumont», qui envoyait en Irak des Français candidats au jihad. Saïd Kouachi avait quant à lui effectué plusieurs séjours au Yémen entre 2009 et 2013, notamment dans un camp d’entraînement de la branche locale d’Al-Qaida.

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Les frères Tsarnaev – Attentats de Boston

Le 15 avril 2013 lors de la 117e édition du marathon de Boston, deux bombes placées sur la ligne d’arrivée explosent faisant trois morts et près de 260 blessés. Rapidement identifiés, les auteurs de ce double-attentat s'avèrent être deux frères : Djokhar et Tamerlan Tsarnaïev. Trois jours après, l’aîné, Tamerlan, est abattu par les forces de l’ordre lors d’une course-poursuite au cours de laquelle quelque 200 coups de feu sont échangés. Djokhar est arrêté le lendemain dans la banlieue de Boston et condamné à mort le 15 mai 2015 au terme de son procès.

Les contours de la radicalition des deux frères, arrivés aux Etats-Unis du Daguestan en 2003, restent obscurs près de trois ans après les attentats. Selon l’enquête, Tamerlan s’est radicalisé à partir de 2010. Après un signalement des autorités russes, il avait même été interrogé par le FBI qui n’avait trouvé trace «d’aucune activité terroriste». Après un séjour au Daguestan entre janvier et juillet 2012, il semblait avoir franchi un nouveau pallier dans la radicalisation, postant sur sa page YouTube plusieurs vidéos jihadistes. Djokhar, qui avait 10 ans lorsqu’il a émigré aux Etats-Unis, était totalement intégré. C’est vraisemblablement après le départ de leurs parents en 2009, qu’il aurait été influencé par son frère. Les deux frères ne se sont pas revendiqués d’une organisation terroriste.

La fratrie Merah

En mars 2012, Mohammed Merah fait sept victimes en onze jours à Toulouse et Montauban. Le 11 mars, il tue le sergent-chef Imad Ibn-Ziaten à Toulouse. Le 15 mars, il prend de nouveau pour cible des militaires à Montauban : deux sont tués et le troisième est grièvement blessé. Le 19 mars, Mohammed Merah se présente à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse et tue un professeur et trois enfants. Le «tueur au scooter», qui se décrit comme «combattant d’Al-Qaida», sera abattu par le Raid le 22 mars au terme d’un siège qui dure 32 heures. Le jeune homme était connu des services de renseignement bien avant ses actes terroristes. Radicalisé en prison, il avait effectué plusieurs voyages, notamment en Afghanistan et au Pakistan, et fréquentait les milieux radicaux. 

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Au sein de la famille Merah, Mohammed Merah n’était pas le seul à s’être radicalisé. Sa sœur aînée, Souad Merah, aurait commencé à fréquenter les milieux salafistes dans les années 2000. Celle qui se dit «fière» des actes de son frère, a quitté la France en 2014 et se serait installée en SyrieAbdelkader Merah, connu des services de police pour son engagement en faveur d’un islam radical, est soupçonné d’avoir aidé son jeune frère à commettre les attentats. Actuellement incarcéré, il est mis en examen pour complicité d’assassinats.

 

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