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Primaires américaines : Trump et Clinton creusent l'écart

Hillary Clinton dispose désormais d'une avance confortable avec près de 1 000 délégués contre un peu plus de 600 pour son adversaire. [JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Donald Trump déchire le parti républicain mais a de nouveau frappé fort lors d'un "super mardi" des primaires américaines où Hillary Clinton a fait un immense pas vers l'investiture démocrate.

La victoire éclatante du milliardaire de 69 ans en Floride marque la fin de l'aventure pour le jeune sénateur Marco Rubio, qui ne portera pas les couleurs du "Grand Old Party" lors de la présidentielle du 8 novembre. "Ce fut une soirée fantastique", a lancé Donald Trump avant de reprendre - visiblement fatigué - son discours 1 000 fois répété sur la "colère" qui gronde en Amérique.

Mais l'homme d'affaires de New York, qui l'a également emporté dans l'Illinois et en Caroline du Nord, n'a pas, comme il l'espérait, assommé ce nouveau rendez-vous des primaires. Avec une victoire dans son Etat de l'Ohio, le gouverneur John Kasich a prouvé qu'il faudrait compter avec lui, devenant de facto le candidat de la base traditionnelle du parti. "Cela pourrait être un tournant", a réagi à Cleveland, Russ Walcher, comptable de 48 ans, venu soutenir son gouverneur, qui a mis du temps à émerger sur la scène nationale. "Cela montre qu'une défaite de Donald Trump est possible. Après cette soirée, le pays, si ce n'est le monde entier, saura qui est John Kasich", estimait de son côté Mike Gonidakis, un influent conservateur local.

Marco Rubio se retire de la course

Enthousiaste, ce dernier s'est déclaré convaincu qu'aucun candidat n'atteindrait le seuil des 1 237 délégués à la fin des scrutins en juin. Dans ce cas de figure, l'investiture serait déterminée à la convention de Cleveland, en juillet, selon une procédure complexe qui pourrait entraîner une féroce bataille. Nombre de ténors du parti républicain sont tiraillés entre leur farouche volonté de faire barrage au magnat de l'immobilier dont ils dénoncent les violentes diatribes et la perspective - qu'ils redoutent - d'un troisième mandat démocrate consécutif à la Maison Blanche, du jamais vu depuis la Seconde guerre mondiale.

Un temps présenté comme le "Obama républicain", Marco Rubio n'a pas su trouver le ton juste et a été incapable de l'emporter dans son propre fief. "C'est un tsunami politique, nous aurions dû nous en apercevoir avant", a-t-il déclaré en jetant l'éponge. Reste un troisième homme en course : l'ultra-conservateur sénateur du Texas Ted Cruz.

Dans l'Ohio comme nombre d'autres Etats appelés aux urnes, Donald Trump était sur toutes les lèvres. Comme chez cette arrière-grand-mère de 69 ans, qui apprécie son discours anti-immigration et ses propos contre les clandestins qui sont "si nombreux" et "prennent notre travail".

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La soirée fut excellente pour Hillary Clinton, qui, après un échec en 2008 lors de la primaire face à Barack Obama, espère cette fois-ci devenir la première femme de l'histoire à accéder à la Maison Blanche. Au-delà de la Floride, l'ancienne secrétaire d'Etat l'a emporté comme attendu en Caroline du Nord. Mais elle a aussi ramassé la majorité des voix dans l'Ohio et l'Illinois, Etats plus industriels où son adversaire Bernie Sanders nourrissait de réels espoirs.

"Cela va devenir extrêmement difficile pour Bernie Sanders", a souligné Dennis Goldford, professeur de sciences politiques à l'université de Drake (Iowa). "Nous nous rapprochons de la nomination du parti et de la victoire en novembre", a lancé la candidate, la voix abimée par l'enchainement - à un rythme effréné - des réunions électorales. Elle n'a cependant pas appelé explicitement au retrait de son opposant. Elle a désormais une avance confortable avec près de 1 000 délégués (contre un peu plus de 600 pour son adversaire). Mais l'ex-Première dame dispose aussi de l'appui déclaré de près de 500 élus et responsables démocrates qui auront le droit de vote à la convention de Philadelphie, en juillet. La barre à atteindre dans le camp démocrate est de 2 383.

Nouvelle charge de Barack Obama contre Donald Trump

Comme depuis le début des primaires, l'ancienne sénatrice de New York a enregistré des scores impressionnants au sein des minorités. Selon les sondages sortie des urnes, elle a remporté 73% du vote noir dans l'Ohio et 80% en Caroline du Nord.

Le président Barack Obama qui a voté par procuration dans l'Illinois, a de son côté dénoncé, sans le nommer, Donald Trump, et la tonalité de sa campagne. "Nous avons entendu des discours vulgaires et sources de division qui visent les femmes, les minorités", a-t-il déploré, jugeant que ce spectacle était néfaste pour l'image de l'Amérique au-delà de ses frontières. "Qui sommes-nous ? Comment sommes-nous perçus à travers le monde ? Le monde est attentif à ce que nous disons et à ce que nous faisons", a-t-il mis en garde.

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