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Début des négociations à Genève : une issue pour la Syrie ?

Depuis l'entrée en vigueur de la trêve, les convois humanitaires peuvent circuler en Syrie. Depuis l'entrée en vigueur de la trêve, les convois humanitaires peuvent circuler en Syrie. [Abd Doumany / AFP]

Alors que le pays s’apprête à entrer dans sa sixième année de guerre, le régime de Damas et l'opposition syrienne ont accepté de participer à des négociations sous l’égide de l’ONU, à partir de ce lundi 14 mars à Genève. 

Les parties, qui ne se rencontreront pas directement, dialogueront par l’intermédiaire d’émissaires internationaux. Une avancée limitée donc, mais dans laquelle la Russie et l’OTAN veulent voir la perspective de sortie de crise la plus crédible depuis le début du conflit.

Une éclaircie humanitaire

Sur le plan politique, le fait que les groupes rebelles et les partisans du pouvoir aient accepté de se rendre à Genève constitue un signal encourageant. Les pourparlers seront supervisés par Staffan de Mistura, l’émissaire des Nations Unies, qui multiplie depuis des mois les prises de contact dans les deux camps. 

Un programme de sortie de crise est à l’ordre du jour, fondé sur la mise en place d’un gouvernement de transition, la rédaction d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections législatives et présidentielle d’ici à 18 mois.

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La question du maintien au pouvoir de Bachar el Assad sera au centre des discussions. Pour ses partisans, qui considèrent valide sa réélection en pleine guerre, en 2014, sa légitimité ne saurait être contestée, et le gouvernement de transition sera seulement une version remaniée du gouvernement actuel. Pour les rebelles au contraire, cet exécutif transitoire devra être confié aux groupes clés de l’opposition, sans Bachar el Assad.

Second motif d’espoir, la situation connaît une légère amélioration sur le terrain depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 février. Conclu entre la Russie, qui soutient le régime, et les Etats-Unis, favorables à l’opposition, il est globalement respecté. Une trêve qui a permis à l’ONU et à ses partenaires d’apporter une aide humanitaire  indispensable à près de 250 000 personnes. 

Le problème jihadiste

Cependant, «les négociations laissent de côté Daesh et Al Qaïda», souligne le chercheur Frédéric Encel, auteur de «Géopolitique du Printemps arabe». «Il est tout à fait logique de refuser de négocier avec les islamistes, mais cela exclut de fait de la discussion deux des principales forces en présence», explique-t-il. Les deux groupes terroristes, qui ne prennent pas part au cessez-le-feu en vigueur, poursuivent en effet leurs exactions sur le terrain. 

Frédéric Encel rappelle en outre que «la Syrie demeure le principal théâtre d’opération de la guerre froide que se livrent l’Arabie Saoudite et l’Iran». Or, selon lui, le rapport de force n’est pas encore assez favorable à l’une ou l’autre partie pour que les hostilités cessent. Enfin, reste la question kurde, qui n’est pas non plus prise en compte par les négociations de Genève. Les Kurdes, qui sont pourtant les seuls à combattre Daesh au sol, n’y ont pas été conviés.

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