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Iran : des élections vitales pour la poursuite de l'ouverture

Un homme se tient à côté d'affiches électorales à Téhéran, capitale de l'Iran, le 25 février 2016  [BEHROUZ MEHRI / AFP] Il s'agit des premières élections depuis la conclusion de l'accord historique sur le nucléaire. [BEHROUZ MEHRI / AFP]

Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour un double scrutin vital pour la poursuite de la politique d'ouverture du président modéré Hassan Rohani, qui espère renforcer son pouvoir face aux conservateurs.

Ces élections concernent deux instances dominées par les conservateurs, le Parlement et l'Assemblée des experts, composée de religieux chargés de nommer et au besoin de remplacer le guide suprême.

Les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h heure locale et de premiers résultats partiels sont attendus sous 24 heures.

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Ces élections sont les premières depuis la conclusion en juillet d'un accord historique entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à la République islamique de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales.

Certaines de ces sanctions ont été levées mi-janvier au moment de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, sur lequel le président Rohani, élu en 2013, mise pour inverser la tendance au profit de ses soutiens réformateurs et modérés, en particulier au Parlement. Cela l'aiderait, notamment via les investissements étrangers attendus, à mettre en place une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son premier mandat en 2017.

Des Iraniennes arrivent à un meeting à Téhéran, le 21 février 2016, avant les élections législatives de vendredi [ATTA KENARE / AFP]
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Des Iraniennes arrivent à un meeting à Téhéran, le 21 février 2016, avant les élections législatives de vendredi

 

Après le désistement de dernière minute de quelque 1 400 candidats, les Iraniens auront à choisir parmi environ 5 000 prétendants, dont près de 500 femmes, pour renouveler les 290 membres du Parlement et parmi 159 candidats, tous des hommes, pour pourvoir les 88 sièges de l'Assemblée des experts.

Lors des dernières législatives, en 2012, la participation avait été de 64,2%. Les réformateurs avaient en partie boycotté ce scrutin pour protester contre la réélection qu'ils jugeaient frauduleuse du président populiste conservateur Mahmoud Ahmadinejad trois ans auparavant. Ils sont cette année présents au rendez-vous électoral même si leurs principaux dirigeants ont été écartés par le puissant Conseil des gardiens de la constitution, un organe conservateur qui a un droit de véto sur tout candidat à des élections nationales en Iran. Pour augmenter leurs chances et éviter un éparpillement des voix, ils ont fait alliance avec les modérés -dont certains peuvent être conservateurs- en présentant une liste commune intitulée "Omid" ("Espoir").

Grande coalition de conservateurs

Face à eux, une grande coalition des conservateurs qui, en adéquation avec la ligne du guide suprême Ali Khamenei, s'inquiètent d'un risque d'"infiltration" étrangère en Iran, tant sur les plans politique et économique que culturel.

S'il a permis la conclusion de l'accord nucléaire, Ali Khamenei n'en demeure pas moins d'une grande méfiance à l'égard des puissances occidentales, en premier lieu les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Au dernier jour de la campagne mercredi, il a prôné pour un Parlement fort face aux Etats-Unis. "Le peuple veut un Parlement courageux et dévot qui connaît ses devoirs et n'est pas intimidé par les Etats-Unis", a-t-il dit.

Les anciens présidents Mohammad Khatami (réformateur) et Akbar Hachemi Rafsandjani (modéré) ont, eux, appelé les électeurs à voter massivement pour les candidats pro-Rohani afin de barrer la route "à l’extrémisme".

A l'Assemblée des experts, la candidature de Hassan Khomeiny, proche des réformateurs et petit-fils du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, a été rejetée au motif que ses "compétences religieuses" n'avaient pu être vérifiées.

M. Rafsandjani et le président Rohani sont eux-mêmes candidats à cette Assemblée et espèrent que ses figures les plus conservatrices seront battues. Si c'était le cas, ce serait une victoire majeure pour eux. Car cette Assemblée des experts, élue pour huit ans, pourrait être amenée à désigner le successeur de l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 76 ans.

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