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Daesh est-il affaibli ?

L'armée irakienne évacue les blessés de la banlieue de Ramadi, récemment libérée de Daesh. L'armée irakienne évacue les blessés de la banlieue de Ramadi, récemment libérée de Daesh.[MOADH AL-DULAIMI / AFP]

La stratégie de la coalition commence à porter ses fruits en Syrie et en Irak, où le groupe est militairement et financièrement fragilisé.

Le début de la fin pour Daesh ? «De jour en jour, cette armée terroriste s’affaiblit en perdant du terrain, des ressources et des hommes», a assuré ce jeudi 21 janvier François Hollande, lors de ses vœux au corps diplomatique. Encore plus affirmatif, le secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré que le groupe serait «très sérieusement atteint» d’ici à la fin 2016.

La coalition lui a en effet infligé d’importants revers ces dernières semaines. Un mouvement qui devrait se poursuivre, puisque le rythme des frappes alliées va s’accélérer, selon le président français, avec pour objectif la libération de Raqqa et Mossoul.

Frappés au portefeuille

En Irak, l’armée régulière a notamment repris, avec le soutien de la coalition, les villes de Sinjar et de Ramadi. La situation a également bougé en Syrie, d’une part grâce à la résistance kurde, amorcée dès 2014 et désormais aidée par les Etats-Unis et la France, mais aussi du fait de l’intervention russe au côté de l’armée de Bachar al-Assad.

Les alliés occidentaux ont par ailleurs entrepris, avec succès, de cibler les ressources du groupe jihadiste. «Les revenus du pétrole de Daesh ont diminué», explique ainsi Karim Pakzad, chercheur à l’Iris. À la suite des frappes sur les installations pétrolières, ils seraient en effet passés d’un milliard à 600 millions de dollars par ans.

Des dizaines de millions de dollars sont en outre parties en fumée après les bombardements d’entrepôts de cash, a annoncé mercredi un représentant du Pentagone, soulignant que Daesh fonctionne seulement avec du liquide. Résultat, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a indiqué que les salaires des combattants ont été divisés par deux, faute de moyens.

Une austérité qui risque de décourager les aspirants jihadistes, un certain nombre d’entre eux étant motivés par l’argent. D’autant que dans le même temps, le califat autoproclamé a déçu les populations locales en ne tenant pas ses promesses de justice sociale, comme l’a récemment souligné la chercheuse Myriam Benraad lors d’une audition parlementaire sur le sujet.

Déclin ou mutation ?

«Daesh, c’est une menace planétaire, ce n’est pas seulement l’Irak et la Syrie», rappelle toutefois Karim Pakzad. Alors que le groupe terroriste est mise en difficulté sur sa terre d’origine, elle multiplie les attentats à l’étranger. Paris, Istanbul, Jakarta, Beyrouth… Autant d’attaques qui laissent craindre que Daesh prenne désormais la forme non plus d’un califat géographiquement délimité, mais d’une nébuleuse terroriste internationale.

Des organisations jihadistes du monde entier, comme Boko Haram en Afrique de l’Ouest, ont spontanément prêté allégeance à Daesh. Le groupe a étendu son influence en Libye, mais également en Afghanistan et au Pakistan, où il vient concurrencer les talibans. Reste à savoir si cette mutation est le signe d’un affaiblissement, ou d’une nouvelle phase d’expansion. 

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