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Migrants : à Malte, Européens et Africains cherchent une solution

La présidente de l'Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président français François Hollande, lors du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette [FILIPPO MONTEFORTE / AFP] La présidente de l'Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président français François Hollande, lors du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette [FILIPPO MONTEFORTE / AFP]

Les Européens vont s'efforcer jeudi à Malte d'éviter d'apparaître comme une "forteresse" aux yeux d’Africains avec lesquels ils vont signer un plan d'action censé endiguer l'afflux de migrants, qui met à mal leur cohésion.

Les dirigeants européens se réuniront ensuite entre eux pour faire le point sur les diverses décisions qu'ils ont prises pour faire face à la crise migratoire. Ce sommet extraordinaire devrait surtout se focaliser sur les tractations en cours avec la Turquie, à qui l'UE demande d'endiguer le flux de réfugiés syriens. En dépit de l'hiver qui approche, ce flux ne faiblit pas et a conduit mercredi la Slovénie à installer des barbelés le long de sa frontière avec la Croatie. Quelques heures plus tard, la Suède annoncait qu'elle rétablissait des contrôles à ses frontières, dans l'espoir là aussi de freiner les arrivées.

Des soldats slovènes installent des barbelés le 11 novembre 2015 à Sela pri Dobovi près de Brezice à la frontière avec la Croatie [STR / AFP]
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Des soldats slovènes installent des barbelés le 11 novembre 2015 à Sela pri Dobovi près de Brezice à la frontière avec la Croatie
 

Dans leur déclaration commune, qui doit être signée dans la journée, Européens et Africains s'engagent à "gérer ensemble les flux migratoires dans tous leurs aspects", selon un projet de texte. La cinquantaine de dirigeants européens et africains présents à La Valette doit également souscrire à un plan d'action comportant une série de mesures visant à freiner les flux de migrants.

La Commission européenne met sur la table 1,8 milliard d'euros, un montant qu'elle espère voir doubler avec la contribution des 28 Etats membres de l'UE. "Nous ne devrions pas voir cette crise migratoire comme une menace. Nous devrions reconnaître les opportunités offertes par les migrations", a déclaré mercredi le président de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, à l'ouverture de ce sommet entre Européens et Africains.

Des migrants à leur arrivée le 10 novembre 2015 sur l'île de Lesbos [ARIS MESSINIS / AFP]
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Des migrants à leur arrivée le 10 novembre 2015 sur l'île de Lesbos
 

Davantage de visas

Ces derniers ont pris les Européens au mot en réclamant davantage de visas dans le cadre d'une migration légale, que de nombreux pays de l'UE rechignent à accepter. "La situation actuelle interpelle nos partenaires européens sur l'urgence de promouvoir la migration légale et la mobilité entre nos deux continents", a ainsi déclaré devant ses pairs le président ivoirien Alassane Ouattara.

Les Européens ont timidement répondu en acceptant le doublement du nombre de visas en faveur des étudiants et chercheurs africains, selon le projet de plan d'action. En contrepartie, les pays de l'UE veulent que leurs homologues africains les aident à renvoyer les migrants africains jugés indésirables sur le Vieux Continent. Un sujet qui a posé problème pour la plupart des dirigeants africains. La réadmission "dépend aussi des conditions qui seront mises en place", selon le président nigérien Issoufou Mahamadou.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président ivoirien Alassane Ouattara lors du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette  [Matthew Mirabelli / AFP]
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La chancelière allemande Angela Merkel et le président ivoirien Alassane Ouattara lors du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette

"Pas la seule réponse"

"Le retour dans le pays d'origine ne saurait être la seule réponse de l'Europe aux migrants Africains. En effet, (certains d’entre eux) ont besoin, à l’instar des migrants venus d’autres régions, de protection", a rappelé le président ivoirien. Le plan d'action proposera de favoriser la venue en Europe d'officiers d'immigration africains, chargés d'aider leurs collègues européens à mieux déterminer la nationalité des migrants en situation irrégulière. L'objectif est de mettre en place des expérimentations dès l'an prochain avec au moins dix pays africains volontaires.

"Pour garder les portes ouvertes pour les réfugiés et les migrants légaux, les migrants illégaux doivent être renvoyés de manière effective et rapide", a insisté le président du Conseil européen, Donald Tusk. Les départs volontaires doivent être privilégiés, mais quand ce n'est pas possible, les départs forcés sont un "pré-requis pour une politique migratoire efficace", a-t-il ajouté.

Photo de famille du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette [FILIPPO MONTEFORTE / AFP]
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Photo de famille du sommet européen sur la crise migratoire le 11 novembre 2015 à La Valette
 

Le sommet doit prendre fin à la mi-journée et sera immédiatement suivi d'un autre, entre seuls Européens, surtout focalisé sur les discussions en cours avec la Turquie, autre pays-clé dans la stratégie européenne visant à limiter les arrivées de réfugiés et de migrants. La Commission européenne avait annoncé il y a quelques semaines avoir jeté les bases d'un plan commun d'action, mais Ankara, qui a des exigences, avait douché son optimisme en disant que ce plan était encore loin d'être acquis.

"Les Etats membres veulent savoir où on en est exactement avec la Turquie", explique une source européenne, indiquant que le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, se chargerait de leur faire un point précis sur la situation mercredi en se rendant à Malte après un déplacement en Turquie. "Il pourrait y avoir une demande d'organiser un sommet UE-Turquie", a précisé cette source.

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