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Catalogne : Rajoy affirme avoir un "accord national" pour l'unité

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 30 octobre 2015, à Madrid [JAVIER SORIANO / AFP] Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 30 octobre 2015, à Madrid [JAVIER SORIANO / AFP]

Mariano Rajoy a annoncé vendredi avoir obtenu l'"accord" des principaux partis en Espagne pour défendre l'"unité" nationale face aux indépendantistes catalans, tentant de reprendre la main alors que ceux-ci promettent de lancer le processus de sécession juste avant les législatives.

"Nous sommes tous d'accord, la majorité (...) sur l'essentiel", a dit le chef du gouvernement vendredi soir, assurant que tous défendaient "l'unité de l'Espagne, la souveraineté nationale, l'égalité en termes de droits et devoirs de tous les Espagnols, le respect des lois".

M. Rajoy, avait auparavant multiplié les réunions pour étudier des solutions à la crise, après avoir été accusé d'immobilisme.

Vendredi, il s'est entretenu avec Albert Rivera, chef de Ciudadanos, parti libéral né en Catalogne justement pour défendre le maintien de la région en Espagne.

Il a aussi reçu Pablo Iglesias à La Moncloa, siège du gouvernement, sa première réunion avec le dirigeant de Podemos (gauche radicale) depuis la création du parti en janvier 2014. Il avait rencontré mercredi le leader socialiste Pedro Sanchez.

M. Rivera a dit lui avoir soumis une proposition de "pacte", tandis que M. Iglesias a expliqué être contre "les fronts antisécession", et préférer le "dialogue".

"Nous avons tous compris la gravité du défi et je remercie mes interlocuteurs pour leur bonne disposition", a assuré M. Rajoy, qui avait déjà atteint mercredi un accord de principe avec le Parti socialiste pour défendre "l'unité nationale".

Il a précisé avoir demandé aux principales formations espagnoles, en compétition pour les législatives du 20 décembre, d'éviter des "débats stériles" sur ce sujet et assuré que le gouvernement s'était engagé "à parler avec les forces politiques des décisions qu'il prendrait" en la matière.

Pacte d'Etat

L'expression "pacte d'Etat" a été employée par Ciudadanos.

"J'ai eu l'occasion de présenter (à M. Rajoy) l'idée d'un pacte pour l'Espagne", a dit vendredi Albert Rivera après leur entretien, pour que "les Espagnols sachent que quelle que soit la majorité parlementaire (après les élections législatives) l'Espagne n'est pas en jeu".

Ciudadanos, seconde force politique en Catalogne (18% des voix), se trouve au coude à coude dans les sondages avec les socialistes pour la deuxième place aux législatives, derrière le Parti populaire (PP).

Albert Rivera (g), chef de Ciudadanos, et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 30 octobre 2015, à Madrid [JAVIER SORIANO / AFP]
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Albert Rivera (g), chef de Ciudadanos, et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 30 octobre 2015, à Madrid
 
Ainsi, en cas de rapprochement entre le PP de Mariano Rajoy et Ciudadanos, la droite resterait sans aucun doute au pouvoir en Espagne.

Les Espagnols sont habitués à la notion de "pacte ou accord national", utilisée par le passé pour dénoncer les attaques de l'organisation séparatiste basque ETA, ou encore au moment de la transition qui a suivi la fin de la dictature de Francisco Franco, mort en 1975.

Les séparatistes, majoritaires au Parlement régional depuis les élections du 27 septembre en Catalogne, entendent adopter dans les jours qui viennent une résolution qui lancerait le processus pour mener la région à l'indépendance en 2017.

La résolution indique que le Parlement ne sera plus lié par les décisions des institutions espagnoles, dont la Cour constitutionnelle, et lancera rapidement les lois mettant en place une administration fiscale indépendante.

La vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria a précisé qu'en cas d'adoption de la résolution, le gouvernement saisirait la Cour constitutionnelle pour l'invalider.

Même si M. Rajoy veut l'écarter de la campagne pour les législatives, le sujet devrait difficilement quitter la Une des médias, alors que chaque parti se positionne sur les solutions à apporter à cette crise qui inquiète les Espagnols, même s'ils restent surtout préoccupés par le chômage touchant un actif sur cinq.

Le pacte proposé par Albert Rivera défend notamment la Constitution -- qui peut être amendée mais pas remplacée -- et propose d'interdire les alliances avec des partis prêts à "casser l'Espagne".

Il conduirait à exclure son rival Podemos, qui souhaite une nouvelle Constitution et se dit prêt à organiser un référendum d'autodétermination.

"Le moment est arrivé de tendre la main", a plaidé Pablo Iglesias, estimant que l'Espagne serait davantage unie en "admettant sa diversité". "La seule alliance valable sera une alliance contre la corruption et l'inégalité", a-t-il ajouté, accusant les autres formations de rester dans un "bunker".

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