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Des cas de cannibalisme forcés signalés au Soudan du Sud

Le pays est en proie à une guerre civile depuis décembre 2013.[HANNAH MCNEISH / AFP]

Des enquêteurs de l'Union africaine (UA) disent avoir découvert dans le Sud-Soudan non seulement des charniers mais aussi les preuves d’actes inhumains dont du cannibalisme forcé et des viols.

Indépendant du Soudan depuis juillet 2011, le Soudan du Sud est en proie à une guerre civile depuis décembre 2013, à la suite d'une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, sur fond de conflit ethnique.

Au plus fort de son intensité, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et de nombreuses ONG ont alerté le monde entier des exactions qui s’y déroulaient. Des discussions de paix sont toujours encore en cours. Tant et si bien que la publication du rapport de l’Union Africaine sur ces exactions fin 2014 a été annulée pour ne pas les saper.

Et de fait, ce rapport révèle des actes d’une cruauté inouïe de la part des deux camps envers les populations civiles qui ne participent pourtant pas directement aux hostilités. Parmi ces exactions, les enquêteurs relèvent que des combattants sont allés jusqu'à forcer les membres d'une communauté «à boire le sang et à manger de la chair humaine brûlée» des victimes de leur ethnie qui venaient d'être tuées.

Des actes commis par les deux parties

Des lieux de prières et les hôpitaux ont par ailleurs été attaqués, l'aide humanitaire entravée et des villes littéralement pillées et détruites. « Il existe des motifs raisonnables de croire que les actes d'assassinat, de viol et de violence sexuelle, de torture et autres actes inhumains (...) ont été commis par les deux parties au conflit» signalent les enquêteurs.

La majeure partie des violences évoquées dans le rapport ont eu lieu à Juba, la capitale, où des soldats Dinka, l'ethnie du président Kiir, ont massacré des Nuers, l'ethnie de Riek Machar, et à Bor, où l'inverse s'est produit.

Sur la base de ce rapport, l’Union africaine entend mettre sur pied une cour de justice indépendante africaine, la «Cour hybride du Soudan du Sud», afin que les belligérants rendent comptes d’actes d'une «extrême cruauté» contre les populations civiles. 

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