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Australie : d'anciens Premiers ministres cités dans une affaire de pédophilie

C'est le sénateur Bill Heffernan qui a le premier dénoncé publiquement ce réseau C'est le sénateur Bill Heffernan qui a le premier dénoncé publiquement ce réseau [Capture d'écran news.com.au / Sky News]

Une Australienne de 45 ans a affirmé récemment avoir été victime dans son enfance d'un "cercle pédophile VIP", impliquant trois anciens Premiers ministres.

Selon ses dires, le réseau incluait des politiciens hauts placés ainsi que des figures importantes de la police et de la magistrature. La quadragénaire, qui raconte avoir été prostituée dans des soirées pédophiles au Parlement à l'âge de 5 ans, dénonce également le viol de centaines d'autres victimes. Elle a détaillé les "centaines de crimes" auxquels elle aurait assisté, dénonçant des enlèvements d'enfants, de la torture, des viols et des meurtres.

Elle a décrit un "cercle pédophile international très bien coordonné" avec une hiérarchie stricte. "J'étais réservée aux pédophiles VIP", a-t-elle expliqué. "C'était très hiérarchisé, et ce à quoi j'ai assisté s'est produit tout en haut de la hiérarchie". Selon elle, le réseau serait toujours en activité. Elle a donc demandé au Premier ministre Malcolm Turnbull "d'assurer la sécurité des enfants" de toute urgence. 

Plus tôt dans la semaine, le sénateur libéral Bill Heffernan, qui livre depuis des années une croisade contre la pédophilie, avait annoncé détenir une liste dressée par la police et incluant les noms de 28 personnalités haut placées. Il avait refusé de nommer les personnes incriminées, mais avait appelé le parquet et la Commission royale contre la pédophilie à mener une enquête. C'est cette initiative qui a convaincu la victime présumée de témoigner devant la presse

Son témoignage aurait été étouffé par les autorités

"Mon expérience était atroce au delà des mots", a-t-elle déclaré à la presse. "Mais la manière dont j'ai été traitée après avoir dénoncé les crimes que j'ai vus et subis a été pire encore". Elle a en effet expliqué avoir raconté son calvaire a de nombreux professionnels de santé dans les années 1980, puis en 2008 à la police, et enfin à la Commission royale de lutte contre la pédophilie en 2013. Mais son témoignage, comme celui d'autres victimes d'agresseurs "VIP", a toujours été étouffé. 

Affirmant vivre dans la peur, elle ne s'est décidée à parler aux médias que parce qu'elle n'avait "plus rien à perdre". À la suite de ces déclarations, la police nationale a affirmé que l'affaire avait fait l'objet d'une enquête minutieuse et qu'aucune preuve n'était venu étayer ces allégations. L'affaire a été classée et la plaignante en a été avertie en avril dernier. 
 
Mais pour le président du groupe australien de survivants d'abus pédophiles (SNAP), ces allégations ne sont pas un cas isolé. "Le SNAP a entendu parler d'un grand nombre de survivants d'agressions similaires, qui affirment été violés et torturés par des personnes très haut placées en Australie". Selon l'association, ces dénonciations ont systématiquement été ignorées par la Commission royale et par le gouvernement. "Il s'agit des pires crimes, commis par les plus puissants envers les plus faibles". 

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