Un tiers des jeunes hommes chinois pourrait mourir des suites d'un problème de santé lié au tabagisme, révèle une étude sino-britannique publiée en octobre par The Lancet.
La consommation de cigarettes s'est en effet considérablement propagée parmi les hommes en Chine, à tel point que les Chinois de sexe masculin fument désormais à eux seuls un tiers de la consommation mondiale. L'étude estime ainsi que deux tiers des hommes du pays partagent cette mauvaise habitude. Ils sont en outre de plus en plus nombreux à commencer jeunes, ce qui multiplie les risques.
Alors que la croissance démographique stagne, le nombre d'hommes de plus de soixante ans devrait doubler d'ici à 2030, et le nombre de décès liés au tabac devrait tripler, pour atteindre trois millions par an en 2050. L'étude mentionne notamment des risques de maladies respiratoires, de crises cardiaques et de cancer du poumon. Cette dernière pathologie est déjà très répandue dans le pays, y compris parmi les non-fumeurs, en raison de la pollution des villes et des feux de cheminés à la campagne.
En revanche, la part de fumeuses a de son côté nettement diminué. Alors que 10% des Chinoises âgées fument, la proportion tombe à 1% chez les Chinoises d'âge moyen. Une autre étude récente révélait toutefois une augmentation du tabagisme chez les jeunes filles dans certaines régions.
Une dimension économique déterminante
Avant le décollage économique du pays, les fumeurs commençaient en moyenne à 25 ans. La plupart préféraient la pipe à la cigarette, ne serait-ce que parce qu'ils étaient nombreux à ne pas avoir les moyens de s'offrir plusieurs cigarettes par jour. Maintenant que le paquet est à la portée des classes moyennes, pas facile de mener des campagnes de prévention. Une entreprise étatique détient en effet le monopole de la vente de cigarettes, qui rapporte au gouvernement 7% de ses revenus.
Pour ne rien arranger, certaines idées reçues ont la vie dure. Les Chinois sont par exemple nombreux à penser que les Asiatiques sont moins vulnérables aux dangers du tabac, considéré comme une tradition chinoise ancestrale, et qu'il est facile d'arrêter.