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Quatre nouvelles attaques à l'arme blanche contre des Israéliens

Un Palestinien de 19 ans du camp de réfugiés de Chouafat à Jérusalem-Est a gravement blessé au cou un juif orthodoxe israélien à Jérusalem et a été arrêté.[MENAHEM KAHANA / AFP]

Quatre nouvelles attaques à l'arme blanche contre des Israéliens ont eu lieu jeudi, créant un climat de grande nervosité en Israël et dans les territoires occupés, où des heurts ont opposé jeunes Palestiniens aux forces israéliennes.

 

Sept personnes ont été blessées à Jérusalem, Tel-Aviv, Afoula et près d'une colonie de Cisjordanie occupée dans trois attaques à l'arme blanche, ont indiqué la police et l'armée israéliennes. L'un des agresseurs a été abattu, deux autres arrêtés tandis que le quatrième est encore en fuite.

Depuis le 3 octobre, neuf attaques de ce genre, principalement de la part de jeunes Palestiniens isolés semblant agir sans coordination pour protester contre l'occupation, ont fait deux morts et treize blessés israéliens ou juifs. Quatre des auteurs présumés ont été tués. Jeudi, à Tel-Aviv, un homme décrit par la police comme un Arabe (ce qui peut signifier qu'il est Palestinien ou Arabe israélien) a blessé quatre personnes dont une jeune soldate israélienne, avec un tournevis, a relaté la police. L'homme a été pourchassé et abattu par un soldat.

Dans un autre incident, un Palestinien a poignardé et grièvement blessé un civil israélien près de la colonie de Kiryat Arba, à l'est d'Hébron, en Cisjordanie, dans un secteur de tensions permanentes entre Palestiniens et colons, a dit l'armée israélienne. L'armée recherche l'agresseur qui a pris la fuite. Peu après c'est un autre soldat israëlien qui a été légèrement bléssé après avoir été poignardé à Afoula, dans le nord d'Israël. L'assaillant, qui a été arrêté est présenté comme un "membre d'une minorité", formulation qui se réfère généralement à un Arabe.

Plus tôt dans la journée, Soubhi Abou Khalifa, un Palestinien de 19 ans du camp de réfugiés de Chouafat à Jérusalem-Est a gravement blessé au cou un juif orthodoxe israélien à Jérusalem et a été arrêté, a dit la police. Un Palestinien a en outre été tué par les forces de sécurité israéliennes lors de heurts dans le camp de réfugiés de Chouafat. Les forces israéliennes étaient venues dans le camp pour se rendre à la maison de Soubhi Abou Khalifa.

 

"Jour de terreur"

Mercredi, qualifié de "jour de terreur" par le quotidien Yedioth Ahronoth, trois attaques avaient déjà eu lieu, poussant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à recommander un "état d'alerte maximale". Beaucoup d'Israéliens recommencent à regarder davantage par-dessus leur épaule.

Un appel signalant à la police un homme suspect tenant un objet ressemblant à un couteau dans la principale rue commerçante de Jérusalem-Ouest a déclenché jeudi un mouvement de foule et une forte mobilisation policière.  Israël a commencé à installer des détecteurs de métaux dans la Vieille ville de Jérusalem, haut lieu religieux et touristique.

Habituellement grouillante, la Vieille ville située à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, n'était arpentée jeudi que par des centaines de policiers ainsi que par des touristes et pèlerins. Les violences qui secouent Jérusalem et la Cisjordanie suscitent depuis une semaine des comparaisons avec les Intifadas de 1987 et 2000.

Les Palestiniens, souvent des jeunes, laissent exploser leur colère contre des décennies d'occupation et d'attente de leur Etat. L'esplanade des Mosquées à Jérusalem sert de cri de ralliement. Depuis le 1er octobre, les violences ont tué quatre Israéliens et sept Palestiniens dont quatre assaillants présumés.

Les confrontations entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats ou policiers israéliens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est se multiplient ainsi que les représailles mutuelles entre Palestiniens et colons en Cisjordanie. Les 400.000 colons, qui coexistent difficilement avec les 2,8 millions de Palestiniens de Cisjordanie, veulent rester et s'étendre. Beaucoup sont en colère depuis le meurtre de deux d'entre eux le 1er octobre.

De nouveaux affrontements se sont produits jeudi près du poste de contrôle israélien de Bet El, à la sortie de Ramallah, où des centaines d'étudiants venaient manifester.  Les soldats israéliens ont poussé comme rarement jusqu'aux premières rues de Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne, selon des journalistes de l'AFP.

 

"Résistance populaire"

Après avoir surenchéri dans les mesures sécuritaires et les déclarations musclées, M. Netanyahu a semblé soucieux d'apaiser les esprits en prônant "sang-froid et résilience". Il a interdit aux députés et aux ministres de se rendre sur l'esplanade des Mosquées. Mais de telles visites sont considérées par les Palestiniens comme des provocations. Le contrôle de l'esplanade, lieu saint pour les musulmans et les juifs, constitue un facteur primordial de tensions.

Les députés arabes du Parlement israélien, solidaires des Palestiniens, ont décidé de défier l'interdit. Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi paru vouloir empêcher une escalade. Il a prôné une "résistance populaire pacifique" tout en lançant à Israël: "éloignez-vous de nos lieux saints".

 

 

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