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Burkina Faso : les Français appelés à rester chez eux

Place de la Nation, à Ouagadougou le 16 septembre 2015.[AHMED OUOBA / AFP]

La chef de la diplomatie européenne a appelé jeudi à la "libération immédiate" du président et des membres du gouvernement du Burkina Faso retenus en otage depuis la veille par des militaires d'un régiment d'élite. Le Quai d'Orsay appelle les Français sur place à rester chez eux.

 

"L'UE appelle à la libération immédiate des personnes retenues et au respect de la transition et de l'intérêt général", a indiqué Federica Mogherini dans un communiqué.

"Les développements au Burkina Faso avec la séquestration du président de la transition ainsi que d'autres ministres, mettent en péril la transition et la voie vers les élections du 11 octobre prochain", estime Mme Mogherini.

L'UE soutient les efforts en cours par les représentants de l'ONU, de l´Union africaine (UA) et de la Cédéao ( Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) pour obtenir la libération des otages, précise-t-elle.

Les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, ont pris en otages mercredi le président intérimaire Michel Kafando et le gouvernement du pays. Ils ont annoncé jeudi matin avoir "dissous" les institutions de la transition et promis d'organiser des "élection inclusives".

 

"Fin du régime déviant de la transition"

Un "Conseil national de la Démocratie" affirme avoir mis "fin au régime déviant de la transition (...) Le président de la Transition est démis de ses fonctions. Le gouvernement de transition" et "le Conseil national de la Transition" sont "dissous", a affirmé à la télévision publique un militaire, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba.

"Une large concertation est engagée pour former un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées", a-t-il poursuivi. 

Le RSP, garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, dénonce notamment la loi n'autorisant pas les partisans de l'ancien président Compaoré à se présenter à l'élection présidentielle qui devait avoir lieu le 11 octobre et devait mettre fin à la transition. 

Cette loi électorale très controversée rendait "inéligibles" tous ceux qui avaient soutenu un "changement inconstitutionnel", soit la tentative de M. Compaoré de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.

Le président du Conseil national de la transition (assemblée de transition) Cheriff Sy, a appelé sur RFI "le peuple à se mobiliser immédiatement contre cette forfaiture". "C'est une question de rapport de force" a-t-il lancé, dénonçant un "coup d'Etat".

Des tirs étaient régulièrement entendus jeudi matin à Ouagadougou, quadrillée par les militaires de la garde présidentielle qui ont notamment mis en place des barrages tout autour de Ouaga2000, le quartier où se trouve le Palais.

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