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Bachar al-Assad accuse l'Occident de duplicité sur les migrants

Une capture d'écran fournie par la SANA montre le président syrien Bachar al-Assad, lors d'un entretien à des médias russes  le 15 septembre 2015 à Damas  [- / SANA/AFP] Une capture d'écran fournie par la SANA montre le président syrien Bachar al-Assad, lors d'un entretien à des médias russes le 15 septembre 2015 à Damas [- / SANA/AFP]

Le président syrien Bachar al-Assad a accusé mercredi l'Occident de duplicité en pleurant sur le sort des réfugiés syriens tout en alimentant, selon lui, la guerre qui les pousse à l'exil.

 

"C'est comme si l'Occident pleurait d'un oeil sur les réfugiés et du second les visait avec une arme", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un entretien à des médias russes diffusé mercredi. "L'Occident (...) soutient les terroristes depuis le début de la crise et (fait porter la responsabilité de ce qui se passe) sur le régime ou sur le président syrien", a-t-il souligné dans sa première réaction au drame des migrants qui affluent en Europe.

Le régime de Damas désigne par le terme "terroristes" tous ses opposants: les dissidents politiques qui ont choisi la lutte pacifique, les rebelles qui ont pris les armes et les jihadistes dont ceux du groupe Etat islamique (EI). "Si l'Europe est tellement concernée par le sort des réfugiés, qu'elle arrête de soutenir le terrorisme", a martelé M. Assad. Nombre de pays européens soutiennent l'opposition "modérée" à M. Al-Assad mais luttent en revanche contre les jihadistes de l'EI.

Une capture d'écran fournie par la SANA montre le président syrien Bachar al-Assad, lors d'un entretien à des médias russes  le 15 septembre 2015 à Damas  [- / SANA/AFP]
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Une capture d'écran fournie par la SANA montre le président syrien Bachar al-Assad, lors d'un entretien à des médias russes le 15 septembre 2015 à Damas
 

 

Plus de 500.000 migrants ont traversé les frontières de l'Union européenne entre janvier et août de cette année, contre 280.000 en 2014, selon l'agence européenne Frontex. Une majorité vient de Syrie. La guerre dans ce pays a débuté par des manifestations pacifiques de citoyens demandant davantage de démocratie en 2011. Réprimées dans le sang par le régime de M. Assad, elles ont dégénéré en rébellion armée puis en guerre civile.

Plus de 240.000 personnes sont mortes en quatre ans et demi. La Syrie, pays riche d'une civilisation millénaire, connaît égalemet un pillage "à l’échelle industrielle via des milliers de fouilles archéologiques illégales", s'est alarmée mercredi la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.

 

Prochaines frappes françaises

Le président turc Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara le 9 septembre 2015 [Adem Altan / AFP]
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Le président turc Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara le 9 septembre 2015
 

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, détracteur de M. Assad, a estimé qu'un règlement du conflit constituait la seule solution pour endiguer le flot de réfugiés. "La solution (...) ne peut être de fermer la porte à ces gens ou de mettre des barbelés à la frontière. La vraie question est d'arrêter le conflit dans ce pays le plus vite possible", a-t-il déclaré, appelant une nouvelle fois "à faire tomber le régime du tyran".

Sur le front, l’Australie a mené mercredi sa première frappe contre l'EI en Syrie, détruisant un transport de troupes blindé des jihadistes. La France effectuera "dans les prochaines semaines" ses premières frappes aériennes contre l'EI en Syrie, a annoncé mercredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Mardi, il avait mis en garde contre la progression de cette organisation.

"Aujourd'hui Daesh (acronyme arabe de l'EI) a progressé de telle sorte qu'elle menace à la fois l'Armée syrienne libre et la résistance syrienne dans la région d'Alep mais aussi, derrière l'axe Damas-Homs, le Liban si d'aventure Daech arrivait à percer cette ligne", avait-il dit.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "de violents combats continuent dans la région d'Alep, à la périphérie de Marea et des cinq villages limitrophes contrôlés depuis la semaine dernière par l'EI", sans toutefois noter de progression jihadiste ces derniers jours. L'opposition en exil a affirmé que l'EI a attaqué à deux reprises Marea avec des armes chimiques. A Homs, troisième ville du pays (centre), 13 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée dans un quartier à majorité alaouite, communauté à laquelle appartient le président Assad.

Sur le front diplomatique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra la semaine prochaine en Russie pour discuter avec le président Vladimir Poutine "du déploiement de forces militaires russes en Syrie", selon son bureau. Il "exposera les menaces pesant sur Israël à la suite du renforcement militaire sur la scène syrienne et à la fourniture d'armement au Hezbollah et à d'autres organisations terroristes".

Le Pentagone et des sources américaines ont fait état du déploiement de l'artillerie et de chars russes sur un aéroport du nord de la Syrie ainsi que de la présence de plusieurs dizaines de troupes d'infanterie de marine et de bâtiments préfabriqués susceptibles d'abriter plusieurs centaines de personnes.

 

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