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Migrants : sommet à Vienne entre dirigeants de l'UE et des Balkans

Des migrants à leur arrivée le 26 août 2015 à Presevo en Serbie  [ARMEND NIMANI / AFP] Des migrants à leur arrivée le 26 août 2015 à Presevo en Serbie [ARMEND NIMANI / AFP]

Des responsables de l'UE retrouvent jeudi à Vienne des dirigeants des Balkans de l'Ouest, pour un sommet à l'ordre du jour chamboulé par la crise des migrants, dont cette région est devenue l'une des principales portes d'entrée vers l'Europe occidentale.

 

Lorsqu'il a été annoncé l'année dernière, ce sommet, auquel sont également invitées la chancelière allemande Angela Merkel et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, devait porter sur la coopération régionale et les perspectives d'élargissement du bloc des 28 à certains pays de la zone.

Afflux de migrants à la frontière serbo-hongroise [I. Vericourt / K. Tian / G. Hand, abm/gil/jfs/sim/vl / AFP]
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Afflux de migrants à la frontière serbo-hongroise
 

 

Mais la "route des Balkans de l'Ouest", empruntée par des milliers de migrants voulant se rendre en Occident, cristallise désormais l'attention, alors que l'UE fait face à la pire crise de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les Balkans sont traversés par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité mercredi "les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise" migratoire.

La Hongrie, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, a annoncé l'envoi prochain de 2.100 policiers en renfort. Le parti au pouvoir a aussi proposé de recourir à l'armée pour "la défense de la frontière".

Un migrant tente de passer sous les barbelés le 26 août 2015 Roszke à la frontière entre la Hongir et la Serbie  [CSABA SEGESVARI / AFP]
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Un migrant tente de passer sous les barbelés le 26 août 2015 Roszke à la frontière entre la Hongir et la Serbie
 

 

Des incidents ont aussi éclaté devant le principal foyer d'accueil, situé à Roszke, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher environ 200 personnes de quitter ce centre d'enregistrement.

Mardi, un nouveau record avait été atteint avec le passage en une journée de 2.500 personnes - Syriens, Afghans et Pakistanais en majorité - arrivant de Serbie.

Depuis janvier, Budapest a enregistré 100.000 demandeurs d'asile et a entrepris d'ériger une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie, qui devrait être achevée le 31 août.

 

51 corps dans une cale 

 

En Méditerranée, dix opérations de sauvetage ont été lancées mercredi pour récupérer des naufragés à bord d'embarcations ou de canots pneumatiques en difficulté, dans le canal de Sicile et non loin des côtes libyennes, et 3.000 migrants ont été secourus, ont détaillé les gardes-côtes italiens.

Des migrants rassemblés s le 26 août 2015 à Catane sur la côte italienne après avoir été secourus en mer [DARIO AZZARO / AFP]
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Des migrants rassemblés s le 26 août 2015 à Catane sur la côte italienne après avoir été secourus en mer
 

 

Mais 55 cadavres de migrants ont été découverts à bord de trois embarcations, dont 51 se trouvaient dans la cale de l'une d'elles, a-t-on appris de même source. Les victimes seraient mortes asphyxiées par les émanations de gaz du moteur du petit bateau, selon des informations de presse non confirmées.

La semaine dernière, 5.300 personnes ont été secourues par la marine italienne et la mission européenne Triton.

 

Schengen menacé ? 

Confrontées à l'arrivée massive de migrants, l'Italie, la Grèce ou la Hongrie se sont vu reprocher par certains de leurs partenaires de les laisser passer.

Répondant aux critiques, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a qualifié son pays de "modèle positif" sauvant "des dizaines de milliers de vies humaines" en Méditerranée.

"L'Europe a besoin d'aller dans la direction exactement opposée à celle qui consiste à taper sur les pays situés sur sa frontière extérieure", a insisté le ministre, militant pour une "européanisation de la gestion des flux".

"Les migrants arrivent en Europe, pas en Italie, en Grèce, en Allemagne ou en Hongrie. Au train où vont les choses, on risque de remettre Schengen en cause", a-t-il prévenu.

Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, et le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d'une conférence de presse le 26 août 2015 à Genève [FABRICE COFFRINI / AFP]
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Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, et le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d'une conférence de presse le 26 août 2015 à Genève
 

 

Un vice-Premier ministre tchèque Andrej Babis a lui appelé à la "fermeture" de la frontière extérieure de l'espace Schengen pour "défendre" cette zone de libre circulation.

Les 28 n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une répartition équitable des demandeurs d'asile et peinent aussi à mettre en place les centres censés soulager les pays de première entrée pour faire le tri entre migrants économiques et réfugiés.

Pour faire face à la situation, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, ont appelé à créer d'urgence des "hotspots", des centres d'accueil et de tri financés par Bruxelles.

Angela Merkel en visite le 26 août 2015 dans un foyer de réfugiés à Heidenau  [TOBIAS SCHWARZ / AFP]
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Angela Merkel en visite le 26 août 2015 dans un foyer de réfugiés à Heidenau
 

 

Angela Merkel s'est rendue mercredi dans un foyer de réfugiés à Heidenau (Saxe, est), théâtre d'"abjectes" violences selon ses mots, entre policiers et extrémistes durant le week-end.

Conspuée par des sympathisants d'extrême droite scandant notamment "traîtresse", elle a promis qu'elle ne ferait preuve d'"aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui".

L'Allemagne attend 800.000 demandes d'asile en 2015, soit quatre fois plus que l'année précédente. 60% des Allemands (sondage de la chaîne ZDF du 21 août) jugent que le pays a les moyens de les accueillir, mais l'extrême droite multiplie les coups d'éclat.

 

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