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États-Unis : une injection létale jugée conforme par la Cour suprême

Aux États-unis la peine de mort a été abolie dans 19 États. [PAUL BUCK / AFP]

La Cour suprême des Etats-Unis a jugé lundi conforme à la Constitution une méthode controversée d'exécution par injection létale, après plusieurs cas de condamnations à mort difficiles et prolongées.

 

Les cinq juges conservateurs, contre les quatre progressistes, ont estimé que les plaignants des condamnés à mort de l'Oklahoma n'avaient pas montré "un quelconque risque substantiel de souffrances" en cas d'utilisation du midazolam, un anxiolytique, pour exécuter un prisonnier. La plus haute juridiction du pays a, en conséquence, jugé cette méthode d'exécution conforme au 8e Amendement de la Constitution qui interdit les souffrances "cruelles et inhabituelles".

Lisant la décision de la majorité, le juge Samuel Alito a estimé que "les prisonniers n'avaient pas identifié une méthode d'exécution disponible et alternative qui implique un moins grand risque de souffrance".

 

Déjà approuvé il y a sept ans

Stricto sensu, la question que se posait la haute Cour portait sur la constitutionnalité du midazolam, un anxiolytique utilisé avec l'intention de rendre le condamné inconscient avant l'administration du produit mortel.

Mais à l'audience le 29 avril comme en rendant la décision lundi, le débat a porté sur l'injection létale en général, approuvée il y a sept ans par cette même Cour, et l'avenir de la peine capitale aux Etats-Unis.

 

Débat houleux entre conservateurs et progressistes

Deux juges progressistes ont estimé lundi qu'il était temps de se poser une question basique: "est-ce que la peine de mort elle-même est constitutionnelle?", a déclaré le juge Stephen Breyer, au nom également de sa collègue Ruth Ginsburg.

Confirmant la grande controverse qui entoure cette question, le juge ultraconservateur Antonin Scalia lui a rétorqué dans la salle d'audience qu'"à la différence du mariage gay, la peine de mort est approuvée par la Constitution".

 

Le midazolam en question

Les Etats américains pratiquant la peine de mort souffrent d'une pénurie de barbituriques pour exécuter, et ont recours au midazolam, utilisé lors de plusieurs exécutions apparemment accompagnées de souffrances.

Le 16 janvier 2014, dans l'Ohio, Dennis McGuire est mort au bout de 26 minutes après avoir visiblement suffoqué. Le 29 avril, en Oklahoma, Clayton Lockett a succombé au bout de 43 minutes de râles et gémissements. Le 23 juillet, Joseph Wood en Arizona (sud-ouest) a péri 117 minutes après l'injection, contre une dizaine de minutes habituellement.

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