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Nucléaire iranien : un accord semble proche

L'Iran et les grandes puissances se retrouvent pour finaliser un accord dans le dossier du nucléaire iranien. [AFP / ARCHIVES]

A quelques jours de la date butoir du 30 juin, la fin de la crise entre l’Iran et l’Occident paraît envisageable, même s’il reste certains obstacles.

 

Le marathon entre dans sa dernière ligne droite. L’Iran et les grandes puissances se ­retrouvent demain à Vienne pour tenter de s’accorder sur le dossier du nucléaire avant la date butoir du 30 juin.

L’objectif est simple : s’assurer que le ­programme nucléaire de Téhéran est uniquement civil, et non militaire comme le craignent ses opposants. Un accord qui interviendrait au terme de vingt mois de négociations intenses et qui, accessoirement, amorcerait une réconciliation entre la ­république islamique d’Hassan Rohani et les Etats-Unis de Barack Obama, dont les relations sont au point mort depuis plus de trente-cinq ans.

 

Un préaccord à confirmer

En avril dernier, l’Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient fait naître l’espoir d’un accord en signant un texte encourageant, quoiqu’encore provisoire.

Qualifié "d’historique" par ­Barack Obama, celui-ci prévoyait que Téhéran réduise de plus de deux tiers sa capacité actuelle d’enrichissement en passant de 19 000 centrifugeuses à 6 104. La plupart de ses stocks de combustible, dont 10 000 kg d’uranium enrichi, devraient également être détruits. Concernant le suivi de la bonne application de l’accord, les autorités iraniennes ont accepté que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) contrôle régulièrement tous les sites nucléaires du pays. Le tout sur une période allant de dix à quinze ans.

En échange, Américains et Européens garantissent la levée des sanctions qui minent l’économie iranienne depuis des années (embargo sur le pétrole, gel d’avoirs, interdictions de visas, etc.). Une levée toutefois conditionnée à la validation par l’AIEA du respect des différents engagements.

"L’idée est désormais d’aller dans le ­détail, ­explique Thierry Coville, chercheur à l’Iris. Globalement, les principes d’un accord sont sur la table, mais, comme ­depuis le début, il faudra des concessions des deux côtés."

 

Des "lignes rouges" existent

Quelques obstacles subsistent. L’ayatollah Khamenei, la plus haute autorité du pays, à qui revient le dernier mot dans le dossier nucléaire, a évoqué l’existence de "lignes rouges" que l’Iran refusait de franchir. Il a fait part de son refus de toute inspection des "sites militaires".

Le guide suprême a aussi fait savoir qu’il souhaitait que les sanctions économiques soient levées dès l’accord, et non après vérification de son respect. Il plaide pour qu’elles le soient définitivement, quand les Occidentaux insistent pour qu’elles restent en suspens en cas de "faux pas".

"Il est possible que les Iraniens ne prennent pas la pleine mesure de ce qui a été convenu à Lausanne (le 2 avril, ndlr), auquel cas il n’y aura pas d’accord", a mis en garde le secrétaire d’Etat américain John Kerry, avant de se rendre à Vienne.

"Les négociations sont importantes, c’est ­logique qu’il y ait des tensions, estime Thierry Coville. Mais il n’existe pas de scénario alternatif, donc un texte devrait aboutir. Tout se jouera dans sa formulation." Pour chaque camp, qui a tout à gagner à la signature d’un accord, l’important est de sortir la tête haute des négociations. 

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