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L’Algérie, un allié crucial

François Hollande lors de sa dernière visite en Algérie. [BERTRAND LANGLOIS / POOL / AFP]

Consolider le rapprochement amorcé entre Paris et Alger, tel  est l’objectif du déplacement de François Hollande, lundi en Algérie.

 

Présentée comme "exceptionnelle" par l’Elysée, cette visite s’inscrit dans le prolongement de la visite d’Etat qu’avait effectuée le chef de l’Etat en décembre 2012, quelques mois après son élection. 

Le discours qu’il avait alors prononcé devant le Parlement à Alger, lors duquel il avait reconnu les "souffrances infligées" au peuple algérien par la colonisation, avait amorcé le réchauffement entre les deux pays. Celui-ci s’est poursuivi depuis, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’étant rendu six fois dans le pays. L’Elysée peut désormais vanter la qualité d’une relation qui "n’a jamais été aussi sereine".

 

Des échanges économiques forts

Si François Hollande prolongera le travail de mémoire entamé en 2012 en déposant une gerbe de fleurs au carré des martyrs de Maqam Echahid, qui rend hommage aux combattants tombés durant la guerre d’indépendance contre la France, l’aspect économique occupera une place importante dans ce voyage de quelques heures. Il s’agira  pour Paris d’intensifier le "partenariat stratégique" signé à l’époque, avec l’objectif de redevenir le premier partenaire commercial d’Alger, une position perdue l’année dernière au profit de la Chine.

Depuis deux ans, les entreprises françaises ont déja bénéficié du changement de climat entre les deux pays, et de nombreux accords ont été signés durant cette période. Renault vient ainsi d’ouvrir une usine à Oran, où elle a commencé à produire la Symbol, et Alstom a participé à la rénovation du tramway d’Alger. Danone, Lafarge ou encore Air Liquide font également partie des 450 grou­pes hexagonaux présents de l’autre côté de la Méditerranée. Ce, alors que près de 7 000 entreprises françaises exportent vers l’Algérie.

 

Un allié face au terrorisme

Le second volet de la visite, crucial lui aussi, sera consacré à la lutte contre le terrorisme issu du Sahel, où l’Algérie, frontalière du Mali, du Niger et de la Libye, joue un rôle majeur. "L’Algérie a une longue expérience en la matière, depuis l’époque ou elle était confrontée à l’offensive du GIA, rappelle François-Bernard Huyghe, auteur de Terrorismes. Violence et propagande (éd. Gallimard). Et le terrorisme à l’œuvre au Sahel vient d’Algérie, car al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), dont une partie des combattants a rejoint Daesh, est une émanation du GIA." 

Après l’élimination de vingt-cinq islamistes armés en mai, Alger s’était ainsi félicitée des succès enregistrés face au terrorisme, affirmant qu’il ne restait "ue des résidus de terrorisme en Algérie". Cette dernière a ainsi constitué un allié essentiel pour la France dans le cadre de l’intervention des forces françaises au Mali, contribuant notamment à la signature des accords pour la paix et la réconciliation au Mali du 15 mai. Paris compte aussi sur Alger pour contribuer à la stabilisation de son voisin libyen, qui menace de devenir un autre sanctuaire terroriste. 

 

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