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Daesh détruit la prison de Palmyre

Des ruines antiques à Palmyre. [Joseph Eid / AFP]

Le groupe Etat islamique (EI) a fait exploser la prison de Palmyre, un des symboles de la répression du régime syrien, qui selon une ONG a perpétré samedi une nouvelle tuerie dans la province d'Alep avec 71 civils tués dans des raids aériens.

 

En Irak voisin, les forces gouvernementales ont avancé vers Ramadi, cherchant à isoler les jihadistes de l'EI dans cette ville de l'ouest avant d'y donner l'assaut. Dans le centre de la Syrie, le groupe ultra-radical a fait exploser la prison de Palmyre, un des établissements pénitentiaires les plus redoutés de Syrie. Cette grande prison en plein désert, dont le seul nom terrorisait les Syriens, a "été détruite en grande partie après que l'EI a eu planté des bombes à l'intérieur et dans ses environs", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La ville antique du centre de la Syrie avait été prise il y a dix jours par les jihadistes. L'EI a diffusé sur internet plusieurs photos de la destruction présumée de la prison.

 

Symbole de terreur

L'opposition syrienne en exil, hostile aussi bien au régime qu'à l'EI, a regretté le destruction de ce "symbole de la terreur des Assad". "L'EI efface une preuve de la criminalité du clan des Assad", a tweeté Mohammad Sarmini, membre de l'opposition. "La prison de Palmyre est un témoin des crimes du siècle", commente un militant sur Twitter.  La prison de Palmyre est tristement célèbre pour le massacre de centaines de détenus par le régime en 1980, au temps de Hafez al-Assad, père de l'actuel président Bachar al-Assad.

Des prisonniers politiques y ont croupi et été torturés pendant de longues années, avant que le régime n'y envoie surtout des insoumis et des déserteurs avec le début de la révolte de 2011. Avant la chute de Palmyre aux mains de l'EI, les détenus ont été transférés vers d'autres prisons de Syrie, selon l'OSDH. L'EI a diffusé récemment une vidéo inédite des geôles, notamment les cellules individuelles où à peine la lumière du jour filtrait.

 

Lourd bilan à Alep

Dans la province syrienne d'Alep, les barils d'explosifs largués par les hélicoptères des zones rebelles ont fait 71 morts, l'un des bilans les plus lourds dans cette région du nord du pays, selon l'OSDH. Au moins 59 civils ont péri dans la ville d'Al-Bab sous contrôle de l'EI et 12 à Al-Chaar, quartier rebelle de la ville d'Alep, d'après l'ONG.

"Il s'agit d'un des plus grands massacres commis par l'armée de l'air du régime depuis le début de l'année", a dénoncé la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants. Les raids y ont ciblé un marché à une heure de grande affluence, selon l'OSDH. Un correspondant de l'AFP sur place a vu des cadavres posés sous des couvertures noires à Al-Chaar.

 

220 000 morts

Le régime a commencé en 2013 à larguer sur Alep ces bombes remplies de puissants explosifs et de ferraille, qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts dans cette province depuis le début de l'année. Cette pratique est régulièrement dénoncée par les ONG. Et si Alep, la deuxième ville du pays, est divisée depuis 2012 entre une partie Est aux mains des insurgés et un partie Ouest contrôlée par le régime, les forces loyalistes ne contrôlent que quelques secteurs dans la province éponyme, le reste étant aux mains des rebelles et de l'EI.

Plus de 220.000 personnes ont péri depuis quatre ans dans ce conflit syrien, qui a débuté par un soulèvement pacifique réprimé par le régime et est devenu une guerre brutale et complexe avec l'apparition de groupes jihadistes comme l'EI. Le régime syrien a connu de nombreuses défaites ces derniers mois, la dernière étant la perte de la province d'Idleb (nord-ouest) au profit d'une coalition de combattants d'Al-Qaïda et de rebelles islamistes. Selon l'OSDH, l'EI contrôle actuellement la moitié du territoire syrien, principalement les régions du nord et de l'est, et avance dans le centre.

 

Avancée vers Ramadi

Dans la province irakienne d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie, les forces fédérales, aidées dans leur contre-offensive par des milices chiites, ont repris un secteur à l'ouest de Ramadi, sa capitale conquise le 17 mai par l'EI. Selon un colonel, l'EI a lancé une série de huit attentats suicide à la voiture piégée sur une base militaire dans l'est de la province d'Al-Anbar mais l'armée, équipée de missiles guidés anti-chars Kornet, a réussi à toutes les stopper.

Après la fuite de dizaines de milliers d'Irakiens de la zone de Ramadi, l'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités irakiennes à "lever les restrictions" qui empêchent des milliers de familles -principalement sunnites- à quitter le secteur des combats pour se réfugier à Bagdad.

 

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