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L’histoire s’écrit à Cuba

François Hollande est arrivé à Cuba.[ADALBERTO ROQUE / AFP]

Le terme est loin d’être galvaudé. La visite de François ­Hollande sur l’île de Cuba peut être qualifiée "d’historique" à plusieurs égards. Avant le chef de l’Etat, aucun dirigeant français ne s’était rendu sur l’île pour un voyage officiel.

 

Il avait bien été précédé par Louis-Philippe en 1798 et François Mitterrand, en 1974, mais ces derniers n’étaient respecti­vement pas encore roi et président. Le chef de l’Etat, qui doit s’entretenir avec Raul Castro, pourrait même rencontrer l’ancien dirigeant Fidel Castro, dont l’état de santé reste incertain.

Ce déplacement inédit intervient quelques mois après l’annonce par les présidents américain et cubain, ­Barack Obama et Raul Castro, du rétablis­sement des relations diplomatiques entre les deux pays. La levée de l’embargo américain, qu’elle doit entraîner, présage de nouvelles perspectives commerciales, ce qui explique que ­plusieurs dirigeants d’entreprise français font partie du voyage.

 

Favoriser les intérêts de la France

Premier dirigeant occidental à se rendre à Cuba depuis l’annonce du dégel entre Washington et La Havane en ­décembre dernier, François Hollande peut se féliciter d’avoir réalisé un tour de force ­diplomatique. L’objectif affiché est de placer la France en première ligne dans la nouvelle configuration diplomatique que va entraîner l’ouverture de Cuba. Les entreprises françaises espèrent bien profiter des nouvelles opportunités à venir. Ce, alors que la France est ­actuellement le dixième partenaire éco­nomique de Cuba, avec 180 millions d’euros d’échanges commerciaux en 2014.

Le rhum représente près de la moitié des importations en provenance de l’île, le blé, les produits agro-­chimiques et le matériel de transport constituant l’essentiel des exportations. Par ailleurs, une soixantaine d’entreprises hexagonales (dont Bouygues, Pernod Ricard, Air France ou encore Total) sont déjà implantées à Cuba, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, du tourisme, de la construction, de l’énergie, des biens d’équipements ­industriels et des transports.

 

Un contexte d’ouverture

Côté cubain, la visite du président français constitue une nouvelle étape de la normalisation amorcée depuis quelques mois, et dont La Havane espère tirer d’importants bénéfices. "Nous avons besoin d’environ 2,5 milliards de dollars annuels d’investissements étrangers pour stimuler une croissance qui se traduise en développement, en prospérité et qui soit durable", a fait savoir récemment le ministre du Commerce extérieur, Rodrigo Malmierca Diaz.

Le rappro­chement avec les Etats-Unis, scellé le 11 avril à Panama par une poignée de main entre Raul Castro et Barack Obama, en marge du sommet des Amériques, commence à produire ses effets. Le département américain du Trésor a ainsi accordé récemment des licences pour des services de ferry entre les Etats-Unis et Cuba, alors qu’ils étaient interrompus depuis 1960. L’île espère ainsi accueillir, à terme, 1 500 000 touristes américains par an, contre 600 000 actuellement. 

 

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