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Cameron en plein doute

Le Premier ministre britannique David Cameron sur Downing Street au centre de Londres le 9 avril 2014 [Carl Court / AFP/Archives]

Le Premier ministre, leader des conservateurs,  n’est pas sûr de l’emporter face aux travaillistes.Le jeu des alliances risque d’être déterminant.

 

Il aura tenté jusqu’au dernier moment de séduire les électeurs. Multipliant ces derniers jours les apparitions télévisées en bras de chemise au milieu du public, David Cameron a durci le ton vis-à-vis de son principal adversaire, le travailliste Ed Miliband, le traitant même de "rigolo". Mais à deux jours des élections législatives, le Premier ministre sortant n’a toujours pas réussi à faire décoller sa campagne.

Selon la moyenne des derniers sondages, les conservateurs sont au coude à coude avec les travaillistes, à 34 % contre 33 %. Les observateurs annonçaient ainsi l’une des élections les plus incertaines de l’Histoire. Et même s’il parvenait à l’emporter, il est probable que David Cameron soit contraint de trouver des alliés pour ­former un gouvernement.

 

Un bilan en demi-teinte

Pour espérer faire la différence, le leader des conservateurs n’a cessé de mettre en avant son bilan. Il peut en effet se targuer d’avoir relancé l’économie britannique, avec un déficit réduit, une croissance de 3 %, un chômage ­repassé sous la barre des 6 %, et un PIB par tête revenu à son niveau d’avant la crise. Mais ces performances ont été obtenues au prix de sacrifices pour les Britanniques. "Cela s’est traduit par des coupes brutales, notamment dans les systèmes de santé et éducatif, ­rappelle Olivier de France, directeur de ­recherche à l’Institut de relations ­internationales et stratégiques (Iris). Les électeurs voient ainsi Cameron comme un dirigeant compétent, mais éloigné des préoccupations du peuple".

Et les différentes bourdes commises par le candidat n’ont fait que renforcer cette image. Il a ainsi été raillé après la diffusion d’une vidéo le montrant en train de manger un hot-dog avec des couverts, et après s’être trompé sur le nom du club de football qu’il est censé supporter, Aston Villa, ce qui constitue autant d’hérésies pour le Britannique moyen.

 

Contraint à des alliances

David Cameron peut toutefois espérer reconduire son bail au 10, Downing Street, la résidence des Premiers ­ministres britanniques. Car en face, Ed Miliband peine lui aussi à séduire les électeurs, et les libéraux-démocrates de Nick Clegg apparaissent affaiblis après cinq années passées au pouvoir, aux côtés des conservateurs. Les grands ­gagnants de cette campagne pourraient ainsi être le parti d’extrême droite UKIP et les ­indépendantistes du Parti national écossais, crédités respectivement de 14 % et 6 % par les sondages.

"Ces élections pourraient sonner la fin du ­bipartisme tra­ditionnel, explique Olivier de France. L’UKIP et le Parti national écossais ont dicté les thèmes de la campagne, mettant la pression sur les partis traditionnels". Ces derniers pourraient endosser le rôle de faiseur de roi, en ­forçant le vainqueur à des alliances, ­assorties de contreparties en termes de programme, notamment sur la question du maintien du royaume dans l’UE. S’il devait s’allier avec l’UKIP, David Cameron confirmerait le virage europhobe amorcé par sa promesse d’un référendum sur la sortie de l’UE en 2017.

 

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