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70 morts dans l'attaque d'une université au Kenya

Les forces de l'ordre se tiennent près du campus attaqué par un commando islamiste. [AFP]

Au moins 70 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées et 79 blessées lors de l'attaque contre l'Université kényane de Garissa menée jeudi par des islamistes somaliens shebab, a annoncé le ministre kényan de l'Intérieur annonçant une "opération de nettoyage final" en cours.

 

Environ "500 étudiants sont recensés (vivants), mais nous avons perdu beaucoup de vies (...) environ 70", a déclaré Joseph Nkaissery à Garissa, localité de l'est kényan située à 150 km de la frontière somalienne, précisant que le bilan était provisoire. Quatre terroristes ont été tués et "90% de la menace éliminée", a-t-il poursuivi, restant prudent sur d'éventuels assaillants toujours à l'intérieur.

Les assaillants, dont le nombre est inconnu, ont abattu deux gardes à l'entrée de l'Université, puis ouvert le feu au hasard sur le campus, avant de pénétrer dans la résidence universitaire, où sont hébergés plusieurs centaines d'étudiants.

"Nos hommes sont encore à l'intérieur et se battent, leur mission est de tuer ceux qui sont contre les shebab", a déclaré par téléphone à l'AFP un porte-parole du groupe islamiste, Cheikh Ali Mohamud Rage. "Quand nos hommes sont arrivés, ils ont relâché (...) les musulmans (...) nous détenons les autres en otages", a-t-il ajouté.

Garissa se trouve à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie, où un corps expéditionnaire kényan combat les shebab depuis octobre 2011.

"Les assaillants sont entrés de force dans l'université de Garissa en tirant sur les vigiles surveillant le portail d'entrée vers 05H30" et ont ensuite "ouvert le feu aveuglément à l'intérieur du campus" avant de pénétrer dans les résidences" universitaires, a expliqué le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, dans un communiqué.

Des rumeurs d'attaques contre l'Université avaient circulé dans la semaine, selon des étudiants. "Personne n'a pris ça au sérieux car ce n'était pas la première fois", a expliqué l'un d'eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, étudiante, disait "avoir pensé à un poisson d'avril".

 

Assaillants retranchés

Le ministère kényan de l'Intérieur a affirmé à la mi-journée que "trois des quatre bâtiments" de la résidence universitaire avaient été "évacués", sans autre détail. "Les assaillants sont retranchés dans l'un des bâtiments et les opérations continuent", a-t-il poursuivi.

La zone autour du campus, situé à environ un kilomètre du centre-ville, était totalement bouclée et les médias tenus à l'écart. Les shebab ont multiplié les attentats au Kenya depuis 2011, jusqu'à Nairobi et sur la touristique côte du pays, notamment à Mombasa, principal port d'Afrique de l'Est.

Ils ont entre autres revendiqué le spectaculaire assaut en septembre 2013 contre le centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) et une série de raids nocturnes sur des villages de la côte en juin-juillet 2014 (au moins 96 personnes froidement exécutées).

Les zones kényanes situées le long des quelque 700 km de frontière avec la Somalie - particulièrement celles de Mandera et Wajir (nord-est) ou de Garissa - sont le plus régulièrement ciblées.

Fin novembre, après l'exécution par les shebab de 28 passagers d'un bus - essentiellement des professeurs - près de Mandera, des syndicats de médecins, dentistes et enseignants avaient conseillé à leurs membres de quitter les zones frontalières de la Somalie tant que la sécurité n'y serait pas assurée.

En février, quelque 200 professeurs travaillant dans ces zones avaient manifesté pour réclamer leur réaffectation. Le président kényan Uhuru Kenyatta a indiqué jeudi dans un bref communiqué "prier" pour les victimes et les otages, assurant que les autorités avaient déployé les renforts "adéquats".

Mercredi, il avait assuré que "le Kenya est aussi sûr que n'importe quel autre pays dans le monde" contestant de nouvelles mises en garde émises par Londres sur la sécurité au Kenya. Au moins 200 personnes ont été tuées et au moins autant blessées en 2014 au Kenya lors d'attaques revendiquées par les shebab ou qui leur ont été attribuées, selon un décompte établi par l'AFP.

 

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