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Législatives en Israël : Netanyahou en difficulté

Benyamin Netanyahou le 11 mars 2015[JACK GUEZ / AFP]

Alors que le scrutin législatif en Israël s’annonce très serré, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, apparaît fragilisé. L’opposition de gauche espère en profiter.

 

Le vent du changement souffle-t-il sur Israël ? Au pouvoir depuis six ans, Benyamin Netanyahou aborde les élections législatives organisées mardi dans une position délicate. Les derniers sondages publiés vendredi donnaient tous son parti, le Likoud, devancé de quatre sièges par l’Union sioniste, la liste de centre gauche conduite par le duo composé de Yitzhak Herzog et de Tzipi Livni (24 sièges contre 20, sur un total de 120). Mais à 65 ans, l’animal politique qu’est le Premier ministre israélien devrait tout tenter pour arracher un quatrième mandat.

 

Un bilan en demi-teinte

Le principal handicap de «Bibi» demeure la situation économique du pays. Si le chômage reste relativement faible (5,7 %) et la croissance soutenue (2,8 %), le coût de la vie a en revanche explosé : le prix des logements à la vente a grimpé de 55 % et les loyers de 30 % entre 2008 et 2013. Ce, alors qu’Israël présente un taux de pauvreté de 20 %, le plus élevé parmi les pays de l’OCDE.

Si les mouvements sociaux qui s’étaient exprimés dans la rue en 2011 pour protester se sont éteints, les électeurs pourraient ainsi être tentés de sanctionner le chef du gouvernement. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a également dû faire face à l’apparition de divisions en interne, plusieurs cadres du Likoud ne s’étant pas privés de le critiquer sous couvert d’anonymat. 

 

Des faiblesses dont la gauche entend bien profiter

Et son choix de miser sur la sécurité, censée être son point fort, ne semble pas porter ses fruits alors que la région traverse une période de calme relatif et que la question du nucléaire iranien ne constitue pas la préoccupation majeure des électeurs. Des faiblesses dont la gauche entend bien profiter.

«L’Union sioniste a transformé le scrutin en référendum pour ou contre Benyamin Netanyahou, analyse Pierre Puchot, auteur de La paix n’aura pas lieu, Israël - Palestine (éd. Don Quichotte). Mais elle a oublié au passage de proposer un véritable projet, ce qui pourrait finalement se retourner contre elle.»

 

Des atouts importants

Le système politique israélien incite toutefois à se garder de tout pronostic hâtif. Alors que le mode de scrutin à la proportionnelle pourrait permettre à onze formations d’accéder au Parlement, le nom du futur Premier ministre dépendra des alliances. Et à ce jeu-là, Benyamin Netanyahou semble partir avec une longueur d’avance. «L’électorat en Israël est fortement polarisé et très peu mobile, analyse Pierre Puchot. Ce qui explique que les coalitions sont toujours compliquées à former.»

Le Premier ministre  peut aussi compter sur l’aura dont il jouit auprès des Israéliens, dont 48 % estiment qu’il est «le plus apte» à diriger le pays, contre 34 % pour son principal adversaire, Yitzhak Herzog. Un facteur sur lequel il a insisté la semaine dernière, déclarant que les leaders de l’opposition «ne tiendraient pas une journée sous la pression» s’ils accédaient au pouvoir.

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