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Il aide une ado qui rejoint la Syrie : deux ans ferme

[[JACQUES DEMARTHON / AFP]]

Une peine de trois ans de prison, dont deux ferme, a été requise vendredi contre un homme de 41 ans, jugé pour avoir aidé une adolescente en fugue qui projetait de rejoindre la Syrie, ce qu'elle a vraisemblablement réussi à faire plus tard.

 

Selon la procureur Camille Hennetier, c'est la première fois qu'un dossier relatif au départ d'une mineure vers la Syrie, un "phénomène d'ampleur", est jugé.

Les parents de cette adolescente de 14 ans, qui s'était radicalisée, avaient signalé sa disparition fin février 2014. En lien avec un certain "Tony Toxico", membre de l'organisation Etat islamique qui se trouve en Syrie, rencontré via Facebook, elle avait pris un billet d'avion pour Istanbul (Turquie), avec pour but de se rendre en Syrie pour s'y marier.

 

Il l'aide financiérement

Le prévenu, de son côté, avait été joint par "Tony Toxico", qu'il avait contacté également sur le réseau social, qui lui avait demandé de prendre en charge la jeune fille jusqu'à son départ de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry.

Le prévenu lui avait payé la moitié du prix d'une chambre d'hôtel de Villeurbanne dans lequel la jeune fille a passé la nuit la veille de son départ, ainsi que son billet de navette pour rejoindre l'aéroport.

 

Mariée avec un jihadiste belge

Dans son box, le prévenu, barbe et cheveux courts, grutier en intérim, a expliqué qu'il a rendu "ce service" à son interlocuteur, qu'il affirme ne pas connaître, car il s'agissait "d'un frère en religion".

Il a invoqué la "naïveté", la "bêtise", regrettant de ne pas avoir dissuadé la jeune fille. Particulièrement déterminée, elle s'est mariée avec un jihadiste belge et se trouve vraisemblablement en Syrie.

 

Oussama Ben Laden, un "résistant

Peu convaincu par les explications du prévenu sur les raisons qui auraient conduit "Tony Toxico" à se tourner vers le prévenu, le tribunal a souligné la coloration jihadiste du contenu de son compte Facebook, sur lequel il était en contact avec des jihadistes, certains partis en Syrie.

Répondant aux questions du tribunal, il a défini Oussama Ben Laden comme un "résistant". Interrogé sur les attentats de Paris début janvier, il a répondu : "je suis contre le meurtre de personnes civiles et innocentes", "Je ne suis pas Charlie, mais je ne suis pas Coulibaly non plus".

A l'issue de la plaidoirie de la défense, le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.

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