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Inde : la victime aurait du "permettre son viol" estime l'agresseur

L'un des violeurs de la jeune femme dans un bus à New Delhi témoigne sans aucun remord.[Capture Youtube.]

L’un des violeurs de l’étudiante décédée à New Delhi après avoir été agressée dans un bus le 16 décembre 2012 ne fait preuve d’aucun remord. Dans une interview donnée à la BBC, le condamné à mort explique que la jeune femme "aurait mieux fait de ne pas se débattre".

 

L’affaire avait fait grand bruit fin 2012. Six hommes avaient violé une jeune femme à New Delhi en Inde à l’arrière d’un bus avant de la frapper avec un instrument en fer. Quelques semaines plus tard, l’étudiante de 23 ans succombait à ses blessures.

Une interview donnée à la réalisatrice Leslee Udwin pour son documentaire India’s Daughter sur la condition féminine en Inde et programmé par la BBC le 8 mars à l’occasion de la Journée de la femme, fait scandale. La réalisatrice donne la parole à Mukesh Singh, l’un des six violeurs de la jeune femme, condamné à mort pour ces faits. Et l'homme ne fait preuve d'aucun remord.

 

"Une fille est davantage responsable d'un viol qu'un garçon"

Depuis sa cellule, Mukesh Singh revient sur le drame. Selon lui, "une fille est davantage responsable d’un viol qu’un garçon", assène-t-il avant d’expliquer "qu’une fille décente ne devrait pas traîner dehors à 21h00".

Le condamné à mort tient des propos dénués de toute ambigüité. Pour lui, la place des femmes est "à la maison, pas en discothèque ou dans les bars à faire de mauvaises choses en portant des vêtements provocateurs." Environ 20 % des filles sont 'en règle'." Concernant les 80% des femmes qui ne sont "pas en règle" - selon les critères de l’agresseur - "on a le droit de leur donner une leçon."

 

"Rester silencieuse et permettre son viol"

Evoquant le viol du 16 décembre 2012, Mukesh Singh se fait encore plus glaçant : "Lorsqu'elle se faisait violer, elle n'aurait pas dû se débattre. Elle aurait dû simplement rester silencieuse et permettre son viol." Les agresseurs n'auraient alors pas eu à la violenter, et se seraient contentés de "simplement" frapper son compagnon.

Mukesh Singh explique que "la peine de mort va rendre la situation encore plus dangereuse pour les filles. Désormais, après le viol, ils ne laisseront plus la fille comme on l'a fait (ce qui n'a pas empêché son décès ultérieur - NDLR). Ils la tueront. Alors qu'avant ils se disaient : "Laisse-la partir, elle ne dira rien à personne.""

 

Documentaire interdit en Inde ?

Le documentaire de Leslee Udwin devrait être diffusé dimanche 8 mars sur la BBC et sur la chaine indienne NDTV, à l'occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Mais la police indienne tente de faire interdire la diffusion du film dans le pays.

 

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