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Otage au Yémen : les chefs locaux sollicités

Des soldats yéménites à Sanaa. [Mohammed Huwais/AFP/Archives]

Des chefs tribaux et des miliciens chiites Houthis ont été sollicités pour obtenir la libération d'une Française et d'une Yéménite enlevées mardi à Sanaa, mais l'absence d'autorités légitimes dans la capitale et le départ des diplomates occidentaux compliquent les recherches.

 

L'identité des ravisseurs de la Française Isabelle Prime, 30 ans, employée d'une société de conseil américaine, et de son interprète yéménite Chérine Makkaoui n'est pas connue et le rapt n'a pas été revendiqué.

 

La France met "tout en œuvre"

La famille de la Yéménite a indiqué mercredi avoir sollicité l'intervention de chefs tribaux, du ministère de l'Intérieur et de miliciens Houthis pour obtenir la libération des deux femmes.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a assuré que Paris mettait "tout en œuvre" pour contacter les ravisseurs.

 

Les Houthis contrôlent la capitale

L'oncle de l'accompagnatrice yéménite, Yassine Makkaoui, a indiqué à l'AFP que la famille avait "contacté différents chefs tribaux (dans la capitale) Sanaa, dans les provinces de Jawf (nord) et de Marib (centre) pour nous assurer de leur collaboration en vue de la libération des deux femmes".

"Nous avons également contacté, dans le même but, le ministère de l'Intérieur et les Houthis", ces miliciens chiites qui ont renforcé leur emprise sur la capitale en janvier, a-t-il ajouté.

 

Les Houtis pointés du doigt par l’oncle

M. Makkaoui a rejeté sur les Houthis la responsabilité de l'enlèvement, sans les accuser explicitement d'en être les auteurs.

"L'enlèvement s'est passé en plein jour dans le centre de Sanaales Houthis sont responsables du maintien de l'ordre", a-t-il dit. "Ils contrôlent à la fois les ministères de la Défense et de l'Intérieur et nous les rendons responsables" du sort des deux femmes, a-t-il ajouté.

 

Confusion autour des ravisseurs

Cependant, dans la confusion qui règne à Sanaa, rien n'indique de manière évidente que des Houthis ont été directement impliqués dans ce rapt.

Dans le passé, de nombreux auteurs d'enlèvement ont utilisé des uniformes de la police ou de l'armée et des véhicules officiels pour des enlèvements, sans appartenir ni à la police ni à l'armée.

   

Des rapts assez fréquents

Les enlèvements d'étrangers au Yémen ont souvent été le fait de tribus qui les utilisent pour faire pression sur les autorités afin d'obtenir des services, des infrastructures ou simplement la libération d'un de leurs membres.

Mais ces dernières années, des otages ont été revendus à Al-Qaïda et certains ont trouvé la mort.

 

La France quitte le Yémen

M. Fabius a réitéré mercredi l'appel aux ressortissants français à quitter le Yémen, qui est devenu "un pays extrêmement dangereux".

La France n'a plus de diplomates au Yémen depuis qu'elle a fermé début février, comme d'autres pays occidentaux, son ambassade à Sanaa.

 

Le pays "au bord de l'effondrement"

Le pays est en outre "au bord de l'effondrement", selon les termes de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU. Les Houthis, qui contrôlent la capitale, ont affirmé dans la nuit avoir lancé une procédure judiciaire contre le président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Aden (sud).

Ce dernier, qui a réussi à leur échapper samedi à Sanaa, rejette leur coup de force et affirme être le chef d'Etat légitime du pays.

 

Hollande réclame "la libération dans les meilleurs délais"

Afin de tenter de trouver une solution, le chef du Conseil de coopération du Golfe, qui représente les monarchies du Golfe, est arrivé mercredi à Aden pour s'entretenir avec M. Hadi, a indiqué un conseiller de ce dernier.

Dès l'annonce de l'enlèvement, le président français François Hollande a réclamé "la libération dans les meilleurs délais" d'Isabelle Prime.

 

Isabelle Prime au Yemen pour une société de conseil

L'employeur de la Française, Francisco Ayala, président de Ayala Consulting, basée dans la banlieue de Miami (sud-est des Etats-Unis) et en Equateur, a indiqué qu'"Isabelle était la dernière" des expatriés de sa société encore au Yémen et qu'elle "devait partir dans quelques jours".

Selon M. Ayala, elle se rendait en voiture à son travail avec son accompagnatrice yéménite quand son chauffeur a été arrêté par des hommes armés habillés en policiers.

La voiture a tourné dans la ville puis le chauffeur a été libéré et a prévenu les autorités. Selon M. Ayala, les ravisseurs ont voulu libérer l'accompagnatrice, mais cette dernière a refusé pour rester avec la Française.

 

 

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