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Enfin la paix en Ukraine ?

[ANDREY STASEVICH / BELTA / AFP]

Après plus de seize heures de tractations, Moscou et Kiev ont réussi à mettre fin à la crise. Mais plusieurs obstacles restent à surmonter.

 

L’épuisement a-t-il eu raison d’eux ? Après plus de seize heures de négociations, les quatre chefs d’Etat russe, ukrainien, allemand et français sont parvenus hier à Minsk à un accord de paix en Ukraine.

Point d’orgue des ­efforts menés depuis une semaine par Angela Merkel et François Hollande, ce sommet organisé dans la capitale bié­lorusse était considéré comme «la réunion de la dernière chance» pour trouver une issue au conflit, qui a déjà fait plus de 5 000 victimes en moins d’un an, et l’empêcher de basculer dans la «guerre totale».

Véritable espoir de paix, cet ­accord quadripartite ne garantit pourtant pas «un succès durable» en Ukraine, selon le président français, qui a tenu à rappeler que «les prochaines heures seront déterminantes».

 

Une base pour la paix

«On a réussi à trouver un accord sur l’essentiel», s’est félicité Vladimir Poutine, à l’issue du marathon de négociations. Concrètement, le texte signé entre séparatistes et émissaires de Kiev reprend dans les grandes lignes celui de septembre dernier, jamais appliqué.

Point de ­départ de toutes les autres mesures : un cessez-le-feu mis en place à partir de ­dimanche. Le retrait des armes lourdes et des troupes étrangères devrait ensuite intervenir, ainsi que la mise en place d’une zone tampon de 70 km de large, la libération des prisonniers, et le contrôle des frontières par les autorités de Kiev.

Dans ces conditions, qui pourront être vérifiées sur place par des membres de l’OCDE, le gouvernement ukrainien s’engage à donner plus d’autonomie aux régions séparatistes, via un statut particulier.

«Cet accord possède une ampleur importante car il implique directement la Russie, qui tient un rôle fondamental dans ce conflit», estime Volodymyr Poselskyy, vice-président de l’ONG L’Ukraine dans l’Europe.

Passé la satisfaction d’avoir trouvé un accord, des voix se sont pourtant élevées pour calmer les ardeurs, et pas des moindres. Angela Merkel en personne a estimé qu’il allait «encore y avoir de gros obstacles» à franchir avant de ramener la paix. La chancelière allemande sait très bien que le précédent accord, signé entre Kiev et les séparatistes en septembre dernier, n’a jamais été appliqué.

 

Une trêve de quelques heures

Si une trêve a tenu quelques heures, les combats ont vite redoublé, et plus de 1 000 morts ont été comptabilisés ­depuis. La faute notamment à des ­rebelles pro-russes qui ont lancé une offensive sur les autorités ukrainiennes pour étendre leur territoire. La faute également à Moscou qui, selon les ­observateurs extérieurs comme l’Otan, envoie des troupes et du matériel militaire de l’autre côté de la frontière. 

«Depuis des mois, Vladimir Poutine nie l’évidence en refusant d’avouer l’implication de la Russie, assure Volodymyr Poselskyy. La résolution du conflit n’est pas dans son intérêt.» La santé économique de la Russie, elle, est dans l’in­térêt de l’homme de fer du Kremlin. Et après s’être tant impliqués pour trouver une solution au conflit, la France et l’Allemagne n’hésiteront pas à brandir de nouvelles sanctions économiques.

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