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Ukraine : Hollande, Merkel, Poutine et Porochenko à Minsk mercredi

Le président russe, Vladimir Poutine.[Michael Klimentyev/RIA NOVOSTI/AFP]

Vladimir Poutine, François Hollande, Angela Merkel et Petro Porochenko prévoient de se réunir mercredi à Minsk pour tenter de boucler un plan de paix pour l'Ukraine et éviter une "guerre totale", a annoncé Berlin dimanche.

 

Les quatre chefs d'Etat ont tenu "une longue conférence téléphonique" dans la matinée, selon un communiqué publié par le service de presse de la chancelière allemande, et ont "continué à travailler à un paquet de mesures dans le cadre de leurs efforts pour un règlement global du conflit".

Les travaux se poursuivront lundi à Berlin, "avec pour objectif de tenir mercredi à Minsk un sommet dans le +format Normandie+" réunissant les quatre puissances, selon la même source. M. Poutine a confirmé dimanche la tenue de ce sommet à quatre.

 

Une dernière chance pour éviter la guerre

"Les signataires des accords de Minsk", première tentative au Bélarus en septembre dernier d'un règlement au conflit, "vont également se retrouver à Minsk d'ici mercredi", selon la chancellerie. Il s'agit de représentants de l'OSCE, de la Russie et de l'Ukraine, ainsi que des leaders prorusses de l'Est de l'Ukraine.

Cette annonce intervient dans le cadre d'une initiative de paix "de la dernière chance" lancée la semaine passée par le président français et la chancelière face à la dégradation de la situation sur le terrain. M. Hollande et Mme Merkel ont passé plus de dix heures à en discuter jeudi à Kiev avec le président Porochenko, puis vendredi à Moscou avec son homologue russe.

 

"La paix sur le terrain"

"Ce que la France et l'Allemagne cherchent actuellement en Ukraine, ce n'est pas la paix sur le papier mais la paix sur le terrain", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, lors de la conférence internationale sur la sécurité de Munich dimanche.

"Personne ne veut être piégé par une guerre", a-t-il poursuivi, alors que le conflit a déjà fait plus de 5.500 morts en dix mois.

Si la Russie, qui a annexé en mars la péninsule ukrainienne de Crimée, continue de nier toute implication dans le conflit dans l'Est de l'Ukraine, Kiev et les Occidentaux la montrent du doigt pour son soutien militaire aux rebelles et le déploiement de troupes régulières sur le sol ukrainien.

"La Russie cherche à changer fondamentalement le paysage de sécurité en Europe centrale et orientale", a accusé samedi à Munich le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

 

Le plan franco-allemand prévoirait une plus large autonomie des régions rebelles, selon un haut responsable du Département d'État américain. Il se base sur la ligne de front actuelle, et prévoit une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne, a précisé M. Hollande.

 

12 soldats tués en 24 heures

Plusieurs questions restent en suspens, dont le "statut des territoires" conquis par les séparatistes, le "contrôle des frontières", par lesquelles hommes et matériels transitent de Russie vers le Dombass selon les Occidentaux, et le "retrait des armes lourdes", selon l'entourage de M. Hollande.

Petro Porochenko a martelé samedi qu'il n'existe "qu'une seule ligne (de front), celle de l'accord de Minsk" conclu en septembre 2014, alors que les rebelles ont occupé depuis environ 500 kilomètres carrés supplémentaires et que des combats intenses se poursuivent.

Douze soldats ukrainiens ont encore été tués au 24 heures, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne. Le bilan des victimes civils variait pour sa part de quatre morts en 24 heures, selon Kiev, à huit selon les rebelles.

Dans le fief séparatiste de Donetsk, des tirs d'artillerie se sont poursuivis de manière soutenue une bonne partie de la nuit et ont repris avec la même intensité dimanche en début de matinée, selon les journalistes de l'AFP sur place.

Il semblait s'agir essentiellement de tirs rebelles vers les positions ukrainiennes situées au nord de Donetsk, selon les journalistes de l'AFP.

 

L'Ukraine veut des armes pour se défendre

Alors que Washington a dit réfléchir à une aide "supplémentaire" à l'Ukraine, qui demande à l'Occident de lui fournir des armes défensives tout en privilégiant une solution "politique", Paris et Berlin excluent résolument l'option militaire.

"Je ne vois pas en quoi un meilleur équipement de l'armée ukrainienne impressionnerait le président Poutine (...) Cela conduira plutôt à plus de victimes", a riposté Mme Merkel.

 

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