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Pas d'accord entre Kiev et les séparatistes prorusses

Un soldat ukrainien posté à un checkpoint à Izum, dans la région séparatiste de Donetsk le 15 mai 2014 [Genya Savilov / AFP]

Les pourparlers de paix pour l'est de l'Ukraine se sont achevés samedi à Minsk sans l'accord de cessez-le-feu espéré par les Occidentaux, Kiev accusant les séparatistes d'avoir sapé les discussions au moment où les violences meurtrières atteignent des niveaux critiques. 

 

"Les consultations de Minsk sont un échec", a lancé l'ex-président ukrainien Léonid Koutchma, représentant de Kiev à ces pourparlers à l'agence Interfax-Ukraine. 

Il a expliqué que les dirigeants des républiques séparatistes, qui avaient signé les précédents accords, n'étaient pas venus à Minsk alors que leurs émissaires "ont refusé de discuter des mesures pour un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes". 

L'émissaire de la république autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline a pour sa part reproché à Kiev d'"insister sur la ligne de partage établie en septembre" par les accords de Minsk alors que les séparatistes ont considérablement gagné du terrain depuis. 

L'OSCE qui participe à ces négociations de même que la Russie avait avant l'ouverture des négociations espéré la signature d'un accord de cessez-le-feu "contraignant".  

Les présidents russe Vladimir Poutine, français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel avaient dit espérer, lors d'un entretien téléphonique, la conclusion d'un "cessez-le-feu rapide" dans l'est de l'Ukraine sur fond de regain des violences.

L'armée ukrainienne a déploré samedi la mort de 15 soldats en 24 heures, l'un des pires bilans journaliers depuis le début du conflit il y a neuf mois qui a fait plus de 5.000 morts. La veille, au moins 24 personnes dont 19 civils ont péri dans l'Est.

Les séparatistes avaient menacé, en cas d'échec des négociations, d'élargir leur offensive "jusqu'à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk", dont une grande partie est toujours contrôlée par le gouvernement de Kiev.

 

Bataille stratégique  

 

Selon l'armée ukrainienne, les combats faisaient rage samedi aux abords de la ville stratégique de Debaltseve, sur la route reliant Donetsk à Lougansk.

Un responsable militaire séparatiste, Edouard Bassourine, a pour sa part affirmé que les rebelles avaient "encerclé" les forces ukrainiennes, soit 8.000 hommes au total, présentes à Debaltseve. 

Plusieurs médias ukrainiens comparent d'ores et déjà la bataille de Debaltseve à la "tragédie" d'Ilovaïsk, quand, en août, des troupes ukrainiennes ont été encerclées par les séparatistes et plus de 100 militaires ont été tués.

L'armée ukrainienne a fait état samedi de combats à Vougleguirsk, dont la conquête par les rebelles signifierait un encerclement quasi-total de Debaltseve.

Selon le chef de la police régionale Viatcheslav Abroskine, Debaltseve et Vougleguirsk sont "privées d'électricité, d'eau, de chauffage et de communications".

Il a ajouté que 12 civils étaient morts en 24 heures à Debaltseve d'où les "volontaires évacuaient des familles entières".

 

Kerry à Kiev début février 

Sur le front diplomatique, l'Ukraine va accueillir le 5 février le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui lui apportera "un soutien sans failles", avant de participer à la conférence sur la sécurité de Munich où il devrait rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov. 

L'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine Geoffrey Pyatt a souligné que les Etats-Unis n'avaient "pas épuisé tous les moyens pour faire payer à la Russie le prix" pour son rôle dans le conflit ukrainien, dans un entretien avec l'hebdomadaire ukrainien Dzerkalo Tyjnia paru samedi.

L'Union européenne a de son côté accru cette semaine la pression sur la Russie, en prorogeant de six mois les sanctions ciblées prises en mars contre des personnalités séparatistes prorusses et russes, et en allongeant la liste noire des personnes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE.

Elle s'est cependant abstenue de renforcer son arsenal de sanctions économiques qui, combinées à la chute des cours du pétrole, devraient plonger la Russie dans la récession cette année, avec une baisse de 3% du produit intérieur brut, selon les nouvelles prévisions du gouvernement russe rendues publiques samedi.

Accusée d'armer la rébellion dans l'est de l'Ukraine et d'y avoir déployé des troupes, la Russie dément toute implication dans le conflit qui a fait plus de 5.000 morts en neuf mois et se pose en médiatrice.

 

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