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Shoah : le monde contre l'oubli

L'entrée de l'ancien camp d'extermination d'Auschwitz, en Pologne [Dimitar Dilkoff / AFP/Archives]

Des dizaines de dirigeants, venus du monde entier, se retrouvent aujourd’hui à Auschwitz pour rappeler aux générations futures l’importance du devoir de mémoire.

 

Le 11 janvier, ils étaient rassemblés à Paris pour faire face à la barbarie. Aujourd’hui, des dizaines de chefs d’Etat se ­retrouvent en Pologne, afin de ne pas oublier les horreurs du passé. Soixante-dix ans après la libération du camp de concentration d’Auschwitz par l’armée rouge, une vingtaine de présidents, de Premiers ministres et de monarques du monde entier sont attendus sur place cet après-midi. Une cérémonie sera organisée dans ce lieu de triste mémoire, où près d’1,1 million de personnes (dont plus de 900 000 juifs) ont été exterminées par les nazis.

Le président français, François Hollande, qui se rendra au Mémorial de la Shoah, y ­retrouvera ses homologues ­allemand et ukrainien Joachim Gauck et Petro Porochenko, le chef de l’administration présidentielle russe, Sergueï Ivanov, et le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, ainsi que 300 survivants venus du monde entier.

Ce camp d’extermination, le plus meurtrier de tous, est devenu au fil des années le symbole de la "solution finale", ­instaurée par Adolf Hitler au début des années 1940. Chaque année, un million de visiteurs en moyenne passent sous la ­devise "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") inscrite en haut du portail d’entrée, pour découvrir les ruines des chambres à gaz et des fours crématoires, que les nazis ont fait sauter avant de fuir, et les emplacements de quel­que 300 baraquements qui s’étendent sur un terrain de près de 200 hectares.

"Auschwitz symbolise le processus d’extermination volontaire de toute la population juive mondiale par le pays le plus développé de l’époque, estime Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France. Cela illustre à quel point l’homme le plus cultivé peut devenir un monstre."

 

Devoir de mémoire et contexte particulier

Cette année, la commémoration revêt un caractère particulier. Soixante-dix ans après, des juifs ont encore été assassinés récemment – en France – au seul motif qu’ils étaient juifs. "Je suis ­inquiet pour la France, assure Roger Cukierman. Les leçons d’Auschwitz n’ont pas été retenues."

Le président du Congrès juif eu­ropéen (CJE),Moshe Kantor, estime quant à lui que "la communauté juive d’Europe est très proche d’un nouvel exode", évoquant les candidats à l’alya, l’émigration vers ­Israël. Le soutien au peuple juif passe donc par le "devoir de mémoire". Car à une époque où les quelques survivants sont pour la plupart nonagénaires, la transmission d’une des plus sombres périodes de notre Histoire se doit d’être encore plus importante.

Selon un récent sondage, qui provoque l’incompréhension, un Allemand sur cinq estime que, durant la Seconde Guerre mondiale, son gouvernement a agi "en ­faveur de la ­liberté et de la dignité humaine". 

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