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Un Français tué dans l'assaut contre un hôtel à Tripoli

[MAHMUD TURKIA / AFP]

 Un Américain, un Français, deux ressortissantes des Philippines et un Sud-Coréen ont été tués par balles par des hommes armés qui ont pris d'assaut mardi un grand hôtel de la capitale libyenne Tripoli, a annoncé un porte-parole de la sécurité.

 

La branche libyenne du groupe jihadiste Etat islamique a, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, revendiqué cet assaut au cours duquel neuf personnes ont été tuées. 

Selon le porte-parole des opérations de sécurité, Issam al-Naass, quatre hommes ont fait exploser une voiture piégée devant l'hôtel Corinthia de Tripoli puis ont pénétré dans les lieux, tuant par balle deux membres des forces de sécurité. Ils ont également blessé par balles trois employés.

En milieu d'après-midi, encerclés par les forces de l’ordre, les assaillants ont pris en otage une personne et ont déclenché les ceintures d’explosifs qu’ils portaient. Au total 9 personnes sont mortes dans l’assaut.

 

Un hôtel symbolique

L'hôtel Corinthia, connu pour accueillir des diplomates et des responsables, avait un temps abrité les sièges de plusieurs missions diplomatiques et celui du gouvernement libyen.

Dans un message sur Twitter, la branche de l'EI dans la région de Tripoli a affirmé que ses membres avaient pris d'assaut l'hôtel, selon SITE.

 

L'EI sème la terreur dans le pays

Ce groupe avait revendiqué plusieurs attaques en Libye, où règne le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de révolte en 2011. Dans une première réaction à l'attaque, la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a condamné "un acte de terrorisme répréhensible qui porte un coup aux efforts destinés à rétablir la paix et la stabilité dans le pays", en allusion aux négociations en cours à Genève.

Livré aux milices d'ex-rebelles qui se disputent les territoires et la manne pétrolière, le pays est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté internationale.

 

Un coup aux efforts de paix

Le chef du gouvernement auto-proclamé en Libye, Omar al-Hassi, se trouvait à l'intérieur de l'hôtel au moment de l'assaut mais il a été évacué sain et sauf, selon M. Naass.

Dans un communiqué, le gouvernement parallèle a affirmé que "les auteurs de l'attaque voulaient tuer le Premier ministre Omar al-Hassi". Ils ont imputé cette tentative d'attentat au "criminel de guerre Khalifa Haftar", un général controversé qui a lancé ces derniers mois une opération pour reprendre Benghazi aux groupes armés islamistes qui contrôlent la ville.

L'EI a ensuite diffusé la photo d'un des auteurs de l'attaque présenté comme "Abou Ibrahim al-Tounsi (le Tunisien, ndlr), le premier kamikaze à avoir lancé l'attaque contre l'hôtel Corinthia".

Dans une première réaction à cette attaque, la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a condamné "un acte de terrorisme répréhensible qui porte un coup aux efforts destinés à rétablir la paix et la stabilité dans le pays", en allusion aux négociations en cours à Genève.

Le Département d'Etat américain a également condamné "l'attaque terroriste" contre l'hôtel tripolitain. "Les violences ne règlent pas les problèmes de la Libye", a indiqué la porte-parole Jen Psaki, ajoutant que son département était "au courant des informations faisant état de la mort d'un Américain dans l'attaque (...) mais ne peut les confirmer dans l'immédiat".

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de révolte en 2011, les autorités de transition n'ont pas réussi à imposer leur pouvoir sur les nombreuses milices formés d'ex-rebelles.

Le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale, chassés de Tripoli, siègent dans l'est de la Libye. Les milices rivales pro et antigouvernementales continuent à se disputer les territoires et la manne pétrolière au prix de combats meurtriers.

Malgré la trêve annoncée par les milices en vertu d'un accord conclu à Genève en janvier, les combats meurtriers ont continué notamment à Benghazi (est) où le général Haftar, appuyé par les forces gouvernementales, tente de reprendre la ville. Les violences ont fait 22 morts et 68 blessés à Benghazi en 24 heures, a affirmé lundi soir une source de sécurité.

Lundi également, Fajr Libya a tiré trois missiles sur des réservoirs du terminal pétrolier d'Al-Sedra, dans le "croissant pétrolier", une région dont elle cherche à s'emparer.

 

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