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Le leader de Pegida démissionne

Le logo de PEGIDA représente un homme mettant à la poubelle les emblèmes du nazisme, du communisme, des mouvements "antifa" et de l'état islamique. [ARNO BURGI / DPA / AFP]

Le leader du mouvement anti-islam allemand Pegida, Lutz Bachmann, a annoncé mercredi soir sa démission après la parution dans la presse d'une photo le montrant affublé d'une petite moustache et d'une mèche à la Adolf Hitler.

 

"Oui, je quitte la direction" du mouvement, a déclaré M. Bachmann au quotidien populaire Bild. Une photo montrant le dirigeant du mouvement anti-islam Pegida, Lutz Bachmann, affublé d'une petite moustache et d'une mèche à la Adolf Hitler avait fait sensation ce mercredi dans plusieurs journaux allemands.

La presse citait aussi des déclarations cinglantes de M. Bachmann sur les étrangers, que la justice allemande a dit "examiner". Interrogée par le quotidien à grand tirage Bild, Kathrin Oertel, l'une des figures de proue du mouvement, a confirmé l'authenticité de la photo, la qualifiant de "plaisanterie".

La photo, publiée notamment par le Dresdner Morgenpost, un journal de Dresde, fief de Pegida situé dans l'est de l'Allemagne, et par Bild, montre M. Bachmann de profil, les cheveux humides plaqués sur le côté et arborant une petite moustache à l'image du dictateur nazi. Selon le Dresdner Morgenpost, la photo aurait été prise "il y a quelque temps" et postée sur la page Facebook de Lutz Bachmann.

Interrogé par Bild, le dirigeant de Pegida ("Européens patriotes contre l'islamisation de la société"), mouvement anti-islam et hostile aux réfugiés, explique avoir fait ce cliché "chez le coiffeur" lors de la parution de la version audio d'un ouvrage satirique sur Hitler, "Il est de retour" de l'Allemand Timur Vermes (2012).

Le cliché a déjà provoqué des remous au sein de Pegida : cette affaire "doit avoir des conséquences (...) Je ne veux rien avoir à faire avec quelque chose comme ça", a réagi auprès de Bild l'un de ses dirigeants, Rene Jahn, évoquant une réunion des instances dirigeantes du mouvement ce mercredi même.

Les journaux évoquent également des propos attribués à M. Bachmann, un ancien braqueur de 41 ans, et postés sur Facebook en septembre 2014, dans lesquels il estime "qu'il n'y a pas de véritables réfugiés fuyant des conflits". Il traite aussi les réfugiés de "salauds" et de "bêtes". 

Le Parquet de Dresde a dit "examiner" si ces propos étaient constitutifs d'une infraction, notamment celle "d'incitation à la haine raciale", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Wolfgang Klein.

Depuis le 20 octobre, les rangs des manifestants de Pegida n'ont cessé de grossir à Dresde, ville de l'ex-RDA communiste où vivent pourtant peu d'étrangers, rassemblant jusqu'à 25.000 personnes le 12 octobre.

Il rencontre en revanche peu d'écho ailleurs en Allemagne où les anti-Pegida sont systématiquement beaucoup plus nombreux (100.000 lundi dernier dans tout le pays). Le mouvement attendait 60.000 personnes à Leipzig ce mercredi soir. Une vingtaine d'associations ont appelé à une contre-manifestation.

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